“File faire tes devoirs !” “Alors, tu as fini ?” “Tu t’y prends toujours au dernier moment !”. Personnellement, j’ai rarement vu les enfants rentrer à la maison et filer à leur bureau pour terminer joyeusement leur travail scolaire du jour. (Rarement, mais ça arrive en grandissant !) En réalité, dans de nombreuses familles, les devoirs tournent parfois au bras de fer. Cela peut même être source de tension et de conflit. Et on a beau avoir eu plusieurs enfants, on est parfois démuni sur la manière de les aider. Bien que la récente réforme des devoirs à la maison à l’école primaire indique que les élèves ne sont pas censés apprendre de nouvelles notions, c’est souvent l’occasion de vérifier où en est notre enfant dans ses apprentissages scolaires. C’est aussi le moment de se poser pour lui proposer d’autres manières de comprendre certaines notions (vous savez les intelligences multiples) et de dépasser les blocages possibles. Enfin, sous réserve que nous soyons suffisamment disponibles pour les aider dans leurs devoirs à la maison, et pas trop stressés (et stressants ) pour leur permettre de se concentrer sur le travail (et non sur l’émotion de la pression qu’on lui met) ! Voici 10 conseils pour des devoirs à la maison sereins et efficaces.
Conseil n°1 : décider de la routine avec notre enfant
Comme pour toute activité, mettre en place une routine aide beaucoup pour s’y mettre avec moins d’effort. Quand on prend le réflexe de prendre sa douche tous les matins, on ne se pose plus de questions, cela devient un automatisme. Idem avec le sport, quand cela rentre dans notre routine, c’est gagné (pour un moment au moins) ! Donc faire rentrer les devoirs dans la routine du soir est une clé basique et très utile !
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En impliquant notre enfant pour définir avec lui l’ordre de cette routine (qui sera toujours la même), cela aidera énormément pour qu’il y adhère et la respecte.
Quand se met-il à faire les devoirs ? Un goûter et on y va direct ? Ou l’on fait d’abord une activité détente (en évitant les écrans) ? Généralement, un temps off de détente est utile pour décharger le stress de la journée et avoir un cerveau plus disponible ensuite. Cependant pour certains enfants, cela peut être trop dur de s’y remettre ensuite. Ils préfèrent les faire en premier pour être “débarrassés”.
Ensuite, on essaie de voir quel est l’environnement qui correspond le mieux à notre enfant pour faire ses devoirs ? L’endroit de la maison qui nous semble le plus judicieux n’est pas toujours celui qui lui correspond le mieux. Est-ce qu’il est plus concentré dans le silence ou avec un fond musical / sonore ? Est-ce qu’il est plus efficace seul ou dans la vie de la maison ? Généralement, un bureau bien rangé aide aussi à avoir l’esprit clair pour se concentrer (mais quand je vois le mien… ). D’ailleurs, quand j’y repense, j’ai toujours fait tous mes devoirs de collège, lycée voire fac allongée par terre dans ma chambre.
Conseil n°2 : boire un grand verre d’eau
Boire un verre d’eau a des conséquences positives sur l’apprentissage des enfants. On retrouve ce principe dans la méthode ECAP. Cela augmente la concentration, active les capacités intellectuelles, stimule la mémoire, aiguise l’attention et diminue le stress selon certaines études. Pour le coup, c’est simple, ce serait dommage de s’en priver.
Conseil n°3 : et oui, bouger peut aider à se concentrer !
Le fameux Brain Gym, vous connaissez ? Il s’agit d’une série de mouvements et d’activités motrices qui développent les potentiels et libèrent les apprentissages. On le sait maintenant, le corps et l’esprit sont liés. Faire du sport aide à être mieux dans sa tête, à diminuer le stress et toute une palanquée de bénéfices. Et pour nos enfants qui ont la bougeotte, quelques exercices stimulant le cerveau, mais non surexcitant peuvent aider à se mettre dans de bonnes dispositions avant de commencer à faire ses devoirs. D’ailleurs, plusieurs écoles ont commencé à adopter cette routine de bouger avant de travailler !
Conseil n°4 : l’autonomie, ça s’apprend !
Dans l’idéal, l’enfant doit faire ses devoirs seuls, et on vérifie après. Notre objectif n’est pas de l’aider à faire ses devoirs, mais de l’accompagner pour qu’il les fasse de plus en plus de façon autonome. Normalement, les leçons faites le soir ont déjà été vues en classe. Cependant, ce n’est pas toujours si simple. Si notre enfant rencontre des difficultés, il va falloir être davantage à ses côtés pour qu’il ne se décourage pas et pour le guider pour qu’il trouve lui-même les réponses. Et puis certains enfants ont plus de mal à se concentrer et ont besoin d’avoir une personne à côté d’eux. C’est le cas de Noah, mon fils de 8 ans. Si je me mets à faire autre chose, il n’en faut pas plus pour qu’il décroche et se détourne de ses devoirs, lui aussi. Petit à petit, une fois qu’il arrive davantage à rester concentré, on essaye de l’encourager vers plus d’autonomie.
Avec le temps, il va falloir lui laisser de plus en plus d’autonomie, et trouver la bonne distance : être disponible sans être intrusif.
D’ailleurs, pour prolonger cet article, si vous souhaitez trouver des astuce et conseils pour aider notre enfant à construire et développer son estime de soi et sa confiance en lui, sachez que nous avons créé un dossier spécial : le PACK « CONFIANCE EN SOI » : Tout pour que nos petits croient fort en eux. Pour le recevoir gratuitement, laissez-nous votre email ci-dessous et nous vous l’envoyons illico.
Conseil n°5 : apprendre en mouvement
Bon, OK, il veut réciter sa poésie en faisant le poirier. Ce n’est pas très conventionnel, mais après tout pourquoi pas ? Depuis des années, l’école a instauré que pour apprendre, il fallait être “assis bien droit à table sans bouger”. Cependant, c’est loin d’être le cas pour tous les enfants ! Certains enfants ont besoin de bouger ou de toucher quelque chose pour pouvoir se concentrer.
Pour faire mémoriser une leçon, pourquoi ne pas jouer à la balle ? Notamment pour les enfants qui ont une mémoire kinesthésique, utiliser le corps est souvent très efficace, cela permet de s’ancrer physiquement et de libérer le mental qui peut ainsi traiter le problème. C’est aussi souvent efficace pour les enfants hyperactifs. Certains enfants apprennent mieux dans l’action, mieux vaut le savoir .
Conseil n°6 : cartes mentales, images ou associations d’idées : des outils qui aide à apprendre
Beaucoup d’enfants ont une mémoire visuelle (plus ou moins développée), ou apprécient les associations d’idées (même tirées par les cheveux) !
Les neurosciences nous enseignent aujourd’hui à mieux nous servir de notre mémoire. Les champions du monde en la matière utilisent des cartes mentales (ou mindmap), des associations d’idées, des images… Pour aider les enfants, nous avons plongé avec délice dans le livre “Hugo et les secrets de la mémoire” dont l’auteure, Anne-Marie Gaignard, a longtemps souffert de dyslexie et dysorthographie. C’est un super bel ouvrage qui donne différentes méthodes pour aider à la mémorisation. Et oui, apprendre, ça s’apprend ! (Son auteur Anne-Marie Gaignard sera en conférence ce mois-ci dans l’appli’ du Cool Parents pour les abonnés). Chez nous, nous avons essayé :
- Les phrases mnémotechniques pour les conjonctions de coordination “Mais où est donc Ornicar ?” ; ou pour se rappeler de l’ordre des 8 planètes “Mon Vaisseau Te Mènera Jusque Sur Une Nébuleuse” (Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune… et Pluton n’est plus considéré comme tel depuis 2006 ).
- L’apprentissage des tables de multiplication via l’utilisation d’images mentales. Noah a commencé en CE1 ! Alors que SuperPapa et moi comptons discrètement sur nos doigts, on lui demande de nous répondre du tac-au-tac à 6 x 7… Nous venons de trouver une méthode qui associe des scénettes à chaque multiplication. L’enfant mémorise l’histoire et l’image associée et retrouve le résultat plus facilement.
- Pour la lecture, certains instituteurs utilisent “la planète des alphas”. Chaque son est associé à un petit personnage rigolo, tous évoluant dans une histoire très sympa. Ainsi, on pourra rencontrer Monsieur O qui fait Ohhh en admirant les bulles qu’il fait, Madame I droite comme une frite et tous leurs amis. La méthode est composée d’images, de vidéos, de figurines et cela permet de toucher différents types d’intelligence chez les enfants. En plus, ils s’attachent aux personnages et apprennent en s’amusant.
- En conjugaison, pour se rappeler que le “TU” se termine toujours par un “S” (tu chanteS…), on peut utiliser l’image (empruntée à Lutin Bazar) de “Monsieur Tu promène son S en laisse”. Ou encore “je et tu n’aiment pas le Thé” (chez mamaitressedecm1.fr). Ou enfin comme le dit souvent un ami “Les Si n’aiment pas les Ré”, pour corriger la faute “si j’irai”.
Soyons créatif, ça n’a pas toujours du sens, mais ça marche.
Conseil n°7 pour faire ses devoirs à la maison : séquencer les temps de travail
Pour nos collégiens pour qui la liste des devoirs est souvent longue, inutile d’imaginer les faire travailler une heure d’affilée (même si bien sûr, il y a toujours des enfants à qui cela convient). Et avec nos petits c’est pire, le temps d’attention d’un enfant en CP est généralement inférieur à 20 minutes. Les instituteurs le savent bien et c’est ainsi que sont organisés les apprentissages en cours de journée : des petits temps de travail entrecoupés de mini-pauses actives. Proposez-lui une petite coupure entre chaque matière ou entre chaque exercice.
Conseil n°8 pour bien l’aider à faire ses devoirs : faites baisser la pression
Pour les enfants…
Pour apprendre à marcher, on ne lui a pas expliqué qu’il fallait mettre le genou gauche avant le droit. Et d’un coup, il doit comprendre les additions avant les soustractions ! Chaque enfant est unique et a son propre rythme. Le système scolaire classique n’offre pas une grande souplesse, même si certains instituteurs intègrent de plus en plus d’outils pédagogiques, Montessori et autres, dans leurs classes : travail en groupe, auto-correction, valorisation des compétences selon l’exercice demandé (parce que oui, si on est nul en orthographe, on aura l’impression d’être nul en tout)… De notre côté, essayons de respecter un équilibre, de valoriser notre enfant par ses points forts et surtout, surtout… d’éveiller l’envie plutôt que “de gaver”. Il finira par savoir lire !
Pensons à rester positif et à souligner tous les progrès qu’il fait : c’est la meilleure façon de le motiver. On peut pointer ses évolutions : ce qu’il ne savait pas faire en début d’année et qu’il réussit maintenant sans y penser. Cela le renforcera dans l’idée qu’il peut apprendre.
“C’est le chemin qui est intéressant, pas la destination” disent les maîtres yogi.
… pour les parents !
En tant que parent, on (se) met parfois trop la pression, (inconsciemment bien sûr) et on la lui transmet. “Si mon enfant ne comprend pas, c’est que je suis une mauvaise mère (ou père)”. “Si mon enfant échoue, il va rater sa vie”. Mais rassurons-nous : ce n’est pas parce qu’il ne connaît pas sa table des 3, qu’il va finir sous un pont, seul et abandonné de tous ! Parfois, on revit ce qu’on vivait quand on faisait nos devoirs avec nos parents. On a peur pour lui, on culpabilise… Rien de tout cela n’est vrai, bien sûr, mais le savoir n’est pas toujours suffisant pour réussir à passer outre. Un petit coup de pouce d’une personne extérieure (coaching ou thérapie brève) permet de débrancher ses peurs inconscientes. Et puis, autant commencer tout de suite, car les devoirs, ça dure longtemps.
Conseil n°9 : si quelque chose bloque, passez le relais
Les devoirs ne méritent pas que l’on saborde notre relation avec notre enfant.
Même si nos peurs nous soufflent autre chose, ce n’est pas parce que notre enfant est bon en classe ou fait bien ses devoirs, qu’il va réussir sa vie (ni la rater d’ailleurs). Surtout, l’école valorise principalement deux types d’intelligences (verbales et mathématiques) alors qu’on en recense 9 types d’intelligences “dans la vraie vie”. Et si pour vous “réussir sa vie”, c’est avoir un job qui nous plait, posez-vous cette question : “Parmi mes amis, est-ce que ceux qui ont aujourd’hui un job qui les fait kiffer, sont ceux qui hier étaient premier de classe ?” et la question bonus “Est-ce que les premiers de classes d’hier sont les adultes les plus heureux aujourd’hui ?’. Je vous laisse répondre .
Donc, si vous sentez que cela part au clash, abandonnez pour cette fois-ci (c’est d’ailleurs ce que bon nombre de maîtresse / maître vous préconiseront). Et si cela perdure, parlez-en au professeur, ou passez le relais à quelqu’un d’autre (conjoint(e), frère, sœur, grand-mère, babysitt), ou inscrivez-le à l’étude tout simplement.
Conseil n°10 : apprendre, c’est tellement plus que les devoirs
Faire un gâteau, avoir envie de lire la recette, peser les ingrédients, mélanger… Bricoler, apprendre à planter un clou, se servir d’un niveau à bulle… Savoir consoler un camarade, avoir la tête dans les étoiles et inventer des univers, bouger, sauter, créer… Tout est passionnant. Et notre enfant a tellement de forces qui vont bien au delà de juste “savoir faire ses devoirs à la maison”. Alors au-delà des devoirs, pensons à valoriser toutes les autres forces qu’ils ont !
Caro, maman de Noah, 8 ans et d’Isis, 5 ans et belle-mère de Sid, 14 ans et Célia, 21 ans
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Bonjour, mon fils (en cp) doit lire tous les soirs des syllabes. Lorsque ça commence par une consonne puis une voyelle pas de soucis mais quand ça commence par une voyelle puis une consonne il mélange les lettres. Par exemple que ce soit la syllabe PA ou AP il lit toujours “pa”. Lors de l’histoire du soir, je lui montre un mot, une syllabe qu’on a vu en devoir. Je le fais régulièrement mais pas trop souvent pour éviter que ça devienne trop “relou”. A l’aide je suis à cours d’astuces.
Laetitia
Bonjour,
Petite je mélangeais les syllabes ou les nombres, la Maitresse dictée « cirque » ou « 51 »j’écrivais « quirce » ou « 15 ». J’étais dyslexique. Un an d’orthophonie m’a suffit. Je suis maintenant ingénieur! 😉 Cecilia
Bonjour,
Mon fils de 6 ans doit lire tous les soirs des syllables. Quand elle commence par une consonne puis une voyelle pas de soucis mais quand elle commence par une voyelle puis une consonne il mélange les lettres; par exemple il lit “pa” pour PA mais pour la syllable AP il lit aussi “pa”. Quand je lis l’histoire du soir, je lui montre souvent un mot, une syllabe qu’on a vu en devoir, je le fais mais pas trop souvent pour pas que ça devienne “relou”. A l’aide je suis à cours d’astuces.
Laetitia
Bonjour, idem que vous Isabel, je donne un devoir à la petite, mais c’est pas facile quand même. Ce soir pendant les devoirs ( j’étais seule avec mes enfants) elle s’est fait pipi dessus, a crié car un feutre mal bouchonné ne fonctionnait plus et a tenté de gribouiller sur le cahier d’école du grand frère. Et quand tout ça bien, elle chante ou parle sans arrêt : c’est très agréable mais l’ aîné n’arrive pas à se concentrer.
Bonjour Irène. Je crois que c’est normal pour un enfant de bouger. J’essaie de lâcher et de laisser mon fils me raconter sa poésie en faisant le poirier (mais c’est pas terrible pour le souffle 😉 ). Vous pouvez aussi voir du coté des réflexes archaïques s’il n’y a pas un petit coup de pouce à donner. Il y a un article sur le site mais je ne peux pas mettre le lien.
De notre côté ça a vraiment aidé mon fils (et surtout moi qui ait pu me rendre compte qu’il ne le fait pas exprès !)
Quand au petit qui veut de l’attention, j’avoue que je n’ai pas trouvé la solution miracle. Comme Isabel, j’essaie de lui donner des missions pour faire comme…
Merci pour ces astuces. Ma fille de 7ans bouge tout le temps quand on essaie de lire. Et je comprends pas comment elle pourrait y arriver. J’ai essayé la grosse balle, mais là encore ça bouge trop. Une idée pour qu’elle puisse se concentrer et lire en même temps?
Autre chose, que faire avec un plus petit qui veut aussi votre attention ( bruit, crise) pendant les devoirs?
C‘est la grande question que je me pose aussi! Chez nous la petite est une fille et j‘arrive parfois de la calmer en lui donnant un devoir a elle, qui utilise les mêmes ustensiles- cahier, stylo rose, etc. Mais je serai intéressée par d‘autres idées
Bonjour idem pour nous: nous donnons des devoirs à la petite soeur de 2 ans et demi; mais ça reste compliqué. Hier pendant les devoirs, alors que j’étais seule avec mes enfants, elle s’est fait pipi dessus (et sur le canapé en même temps), a crié car un feutre mal bouchonné ne fonctionnait plus et a essayé de gribouiller sur le cahier d’école de son frère. Mon fils n’arrive pas à se concentrer…. Pourtant à la base il ne rechine pas à se mettre au travail…Et quand tout va bien la petite soeur chante ou parle en continue, ce qui est très agréable mais pas facile pour se concentrer…
Merci beaucoup pour les conseils,
Nous allons essayer de les appliquer !!!
J’aime bien l’idée de la routine et de l’autonomie 🙂 🙂 🙂
Tellement chouette de lire ça ! J’adore ! Merci merci merci !
On est en plein dedans avec cette rentrée en CP et moi et mon petit cœur tout mou, nous est sommes reboostés pour la semaine !
Merci encore !