Ayant laissé maris et enfants en vacances, je rentrais à Paris. Profitant de la solitude (un luxe !), je travaillais tranquillement sur mon livre dans le train, quand une maman et ses deux filles de 6 et 8 ans environ montèrent dans le wagon.
La mère :
– Restez là, je vais acheter des sandwichs.
La fille de 6 ans :
– On peut venir avec toi ?
– Non, non, j’en ai pour 5 minutes, vous restez ici.
– Mais, j’ai peur.
– Vous m’avez suffisamment répété que vous aviez faim, vous pouvez bien rester 5 minutes là le temps que j’aille acheter des sandwichs, il ne va rien vous arriver. C’est comme ça, je fais vite.
Au bout de 5 minutes, les filles commencèrent à s’impatienter. Au bout de 15, la plus jeune réclama d’aller retrouver sa mère, la grande lui disant de ne pas bouger. Toutes les deux, angoissées, attendaient leur mère avec impatience.
Dans la vie, on n’a pas toujours ni le temps ni l’envie de justifier nos décisions auprès de nos enfants.
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Les seuls qui comptent 🎄💛
Famille, couple, amis !
On a envie de dire “C’est comme ça, et puis c’est tout”. Pourtant, une petite explication permet souvent aux enfants d’accepter ce qu’on leur impose, et de se sentir moins mis de côté.
Imaginez que votre conjoint parte au cinéma. Vous lui demandez si vous pouvez venir avec lui, il vous répond alors non et fil à toute vitesse… Vous vous sentiriez comme la cinquième roue du carrosse ! Vous aimeriez bien au moins qu’il vous donne une explication (“Tu vas détester le film” ou “On a dit avec les copains que c’était une sortie entre mecs”).
Pour la famille du train, en expliquant la décision ou en y donnant un sens (“Il faut que vous restiez pour surveiller les valises”), cela aurait évité que les filles ne se sentent laissées de côté, voire rejetées. Elles auraient sans doute accepté d’attendre seules dans le wagon.
Cependant, cela ne veut pas dire qu’il faut se justifier pour tout. Il est évidemment contre-productif de se justifier quand la raison est évidente (ex : mettre ton pyjama). On parle des cas où la décision pose problème aux enfants, et que la raison n’est pas évidente. 🙂
20 minutes plus tard, la mère arriva et la cadette fondit littéralement en larmes :
- Mais pourquoi tu pleures, mon cœur ?
- J’avais peur que tu sois partie du train, et que tu nous aies abandonnées ! BOUhouhou !
- Mais non, j’étais juste au wagon bar !
La petite avait eu vraiment très peur…
Devons-nous laisser nos enfants discuter nos décisions ?
À force de vouloir tout décider, on ne laisse pas nos enfants discuter et on oublie parfois de les écouter. Pourtant, en écoutant nos enfants, on peut ainsi prendre davantage conscience de leurs ressentis. Dans le cas de la maman du train, elle a ainsi pu comprendre que sa fille avait peur, et ainsi la rassurer ou trouver une autre solution.
Ecouter ses enfants permet aussi parfois de prendre de meilleures décisions. Mais nécessite que nous soyons ouverts, et humbles : ça n’est pas parce que je suis l’adulte, le parent, que mes décisions sont forcément et indiscutablement les meilleures !
Nos enfants débordent d’imagination et peuvent être force de proposition.
Imaginons que cette mère ne voulait pas que ses filles l’accompagnent parce qu’elle avait peur qu’elles gesticulent dans la queue. Comprenant la contrainte de leur mère, les filles auraient peut-être proposé une autre solution : « Moi j’ai trop peur de rester toute seule dans le wagon, je préfère faire la queue avec toi, je serai sage promis ! » La mère aurait alors laissé ses filles venir avec elle, les filles auraient été contentes et sans doute sages comme des images.
Combien de fois cela nous arrive-t-il de partir bille en tête sur notre décision, sans écouter l’avis de notre enfant ? Et de ne pas vouloir donner du sens à nos décisions pensant que cela nous ferait rentrer dans des “justifications” ?
Il m’était arrivé la même chose, un jour où j’étais pressée, j’ai quitté subitement la maison pour partir à la boulangerie.
Léon :
– Maman, je peux venir avec toi ?
– Non reste avec Papa, j’en ai pour 5 minutes.
Et me voilà déjà sur le pallier. Léon fondit en larmes. J’avais voulu décider, ne pas discuter, et je ne m’étais pas rendu compte que pour Léon, cette fois, c’était vraiment important de m’accompagner.
L’autre jour, ce fut Joy qui demanda à m’accompagner, je pris cette fois le temps de m’expliquer : « Le truc, c’est qu’il faut que je me dépêche, je vais marcher très vite, sinon on n’aura pas le temps de prendre le petit-déjeuner avant de partir à l’école ». Cette phrase suffit déjà à ce qu’elle ne se sente pas rejetée : ce n’est pas que je ne veux pas, c’est que c’est compliqué. Joy me répondit « J’ai une idée, je prends ma trottinette, comme ça j’irai plus vite, d’accord maman !? ». Pas bête ! On est parti toutes les deux et j’ai passé un chouette moment avec ma fille. J’avais bien fait de l’écouter !
Il y a deux jours, nous avons reçu un colis avec un gros bloc de polystyrène dedans, que Joy commença à dépiauter. J’aurais pu lui dire « On ne joue pas avec le polystyrène », et lui retirer. Mais je fis l’effort de donner du sens à ma décision : « Je ne veux pas que vous jouiez avec le polystyrène car cela met des billes partout. » « Attends maman, j’ai une idée, on n’a qu’à prendre un plateau et je dépiaute le polystyrène au-dessus du plateau, comme ça, on n’en met pas partout ! ». Une fois de plus, la créativité des enfants avait permis de trouver une solution qui convenait à tout le monde.
Acceptons de ne pas toujours être la voix de la sagesse. En expliquant le pourquoi de nos décisions, on ouvre une discussion. On fait prendre conscience à nos enfants des contraintes de la situation et on leur laisse l’opportunité de trouver une meilleure façon de faire. Leurs idées ne sont pas toujours les meilleures. On peut alors expliquer pourquoi ça ne convient pas. Mais pourquoi refuser tout dialogue ? Est-ce que plus tard, nous souhaitons que notre enfant fasse quelque chose, parce que quelqu’un lui a demandé de le faire, ou est-ce que nous souhaitons qu’il fasse les choses parce qu’il en comprend le sens, et est d’accord avec ce sens-là ?
C’est plutôt l’occasion de les amener à réfléchir par eux-mêmes, tout en prenant en compte les besoins de « l’autre ». Un bel exercice de créativité et d’empathie !
Cependant ce n’est pas toujours simple de se faire écouter de ses enfants, c’est pour cette raison que j’ai conçu le PACK “OUI PAPA OUI MAMAN” : Toutes les clefs pour les faire coopérer (en criant moins) ! Une mine d’infos et d’idées sur le sujet. Si vous souhaitez que je vous envoie les clés à connaître pour ne pas avoir à répéter 4 fois les choses (et finir par crier), maximiser vos chances pour que votre enfant fasse ce que vous lui demandez, ou encore savoir comment gérer quand vous êtes à « bout », n’hésitez pas à renseigner votre email ci-dessous : je vous l’enverrai alors gratuitement dans votre boite mail.
Bonjour,
Très bon sujet, très enrichissant, de bons conseils pour les parents.bravo
Bonjour,
Ce que vous écrivez là, je l’ai découvert il y a environ 30 ans dans un livre qui s’appelait “Parents efficaces ” (le titre a changé depuis à cause du mot “efficace” qui rebutait les gens….) de Thomas Gordon qui a beaucoup changé ma relation avec les enfants : lorsque je rencontre un problème d’organisation avec eux nous faisons un manège d’idées qui vont des plus plan plan aux plus loufoques et je peux dire avec l’expérience que cela d’une part étaient de vrais moments de communication joyeuses pleine de fous rires et de complicité et d’autres part que JAMAIS les meilleures solutions ne sont venues de moi ! Et cela a sacrément transformé ma vie car en fin de compte les enfants étant moins limités par les idées toutes faites étaient beaucoup plus rationnel et – pour le coup efficaces – que moi ! Mais ce que m’a apporté le plus la lecture des livres de Thomas Gordon (j’ai lu tous ceux qui étaient traduits en français et j’ai eu le plaisir d’assister à l’une de ses conférences et je n’ai pas été déçue : c’était un vieux monsieur plein d’humour, de fantaisie, vraiment à l’écoute des gens au moment des questions) c’est la façon sans gagnant ni perdant de dissoudre les conflits aussi bien entre parents et enfants qu’entre les enfants eux-mêmes – et pour le coup je peux dire que cela a effectivement été très efficace parce que fondé sur le respect intégral des enfants et de plus qu’à deux reprises cela m’a quasiment sauvé la vie ! En fait, je trouve tout ce que j’ai lu depuis largement au dessous de cet esprit Gordon qui considère vraiment les enfants comme les personnes à part entière qu’ils sont réellement et donc je suis contente de retrouver ici un peu de celui-ci.
Par ailleurs je regarde régulièrement vos vidéos et je les ai toujours trouvée très pertinentes.
Ah ! je vois votre règle de conduite : ceci n’est en aucun cas une publicité pour une organisation quelconque : Thomas Gordon est mort et ses livres se suffisent à eux-mêmes…
Le premier livre qui m’a marqué concernant l’éducation des enfants est le tant décrié à tort Dr Spock qui m’a énormément apporté à l’époque – c’est à dire il y a 48 ans ! Je ne sais même pas s’il est réédité ! Mais vous allez bien dans le même esprit attentionné aux besoins des enfants que lui ! Merci !
Merci Charlotte. Je suis une grand-mère et je vous lis avec enthousiasme et admiration depuis que j’ai découvert votre site. J’ai un petit-fils de 4 ans que je trouvais capricieux et difficile avec mon oeil d’avant, celui de la mère responsable qui voulait être à la hauteur de ses principes d’éducation… Vous écouter a profondément bouleversé cette vision et j’ai complètement changé d’attitude avec lui, je suis plus à l’écoute, j’ai compris qu’il ne disait et ne faisait pas les choses contre moi et suis devenue beaucoup plus cool…
Notre relation est totalement transformée, je m’en sens enrichie et beaucoup plus heureuse.
Etre grand-mère s’apprend donc aussi et je vous remercie mille fois de me l’avoir appris…
C’est vrai que les enfants nous impressionnent par leurs idées du moment qu’ on leur ait expliqué le besoin