Colères de bébé : comment les gérer ?

Quand notre bébé fait des colères, on pourrait se demander s’il n’est pas intolérant à la frustration… Il fait une colère parce qu’il ne veut pas aller dans sa poussette, se roule par terre parce qu’il ne veut pas mettre son manteau, pique une crise parce que l’on ne veut pas lui donner les clés de la maison pour jouer, détourne la tête quand il ne veut pas manger, et pire parfois lorsqu’il se met à mordre ou à taper…

De quoi s’inquiéter du caractère de notre enfant… Et pourtant, rien de plus normal !

Colères bébé : comment les interpréter ?

La colère, une réaction normale à la frustration

Non, une colère n’est pas nécessairement un caprice ! 
Rassurons-nous : rien de plus normal qu’un bébé qui exprime son mécontentement, voire sa colère, à grand renfort de pleurs et de cris. Vers 1 an – 18 mois, sa personnalité commence à s’affirmer et il développe son autonomie. De plus, il ne dispose pas encore des moyens pour bien se faire comprendre.

Imaginez que, du matin au soir, quelqu’un décide pour vous, d’absolument TOUT
CE que vous allez manger, QUAND vous allez manger, les habits que VOUS allez mettre, QUAND il faut s’habiller, quand il faut enlever son pull, quand il faut le remettre, Là où vous devez aller, là où vous n’avez pas le droit d’aller, etc. En grandissant, vous n’avez envie que d’une chose : vous affirmer en tant que personne à part entière. Vous avez aussi envie d’un peu de liberté et cette phase d’opposition est en fait bien normale. Non seulement vous êtes frustré que l’on ne vous en accorde pas davantage, mais en plus, vous avez du mal à l’exprimer en parlant, donc vous hurlez. De la même façon, votre petit veut s’affirmer.

Cette frustration de notre enfant est d’autant plus grande lorsqu’il est encore jeune et qu’il ne comprend pas pourquoi on lui empêche de faire tout ce qu’il veut. Ce n’est pas qu’il est intolérant aux contraintes, mais peut-être qu’il y a trop de directives ou trop d’interdits.

Résultat : il s’exprime comme il peut, avec les outils à sa disposition (et pas toujours à notre goût). Selon les tempéraments, bébé peut crier ; hurler ; pleurer ; mordre ; taper ; mettre des coups de poing, de pied ou de tête ; retenir son souffle ; esquiver et tourner la tête…

Et si on changeait de point de vue sur les situations qui engendrent les colères de bébé

Et souvent, on prend ces façons de faire pour un manque de respect, d’obéissance, mais il est souvent bien intéressant d’essayer de comprendre, ce qu’il se passe dans sa tête… Voici le décryptage de 3 situations hyper classiques :

Notre enfant tourne la tête quand il n’a plus faim, voire se met à crier
A-t-il un autre moyen de se défendre contre cette cuillère que l’on essaye de lui enfourner dans la bouche ? Lui a-t-on appris à dire « Non merci, je n’ai pas faim ? ». Il va simplement falloir attendre un peu avant qu’il soit capable de verbaliser son manque d’appétit…

Il ne veut pas mettre son manteau pour partir
C’est normal : ça l’encombre et il a déjà trop chaud. Notre enfant écoute ses sensations et recherche son bien-être. Il est déjà capable de savoir qu’il a trop chaud et qu’ajouter une couche ne ferait qu’empirer la situation… Bonne nouvelle, non ?

Il ne veut pas aller dans sa poussette ?
Mais n’est-ce pas normal que notre enfant qui découvre la marche ait envie de galoper ? Surtout que marcher lui permet de découvrir le monde, et d’exercer sa fonction de petit explorateur.
Parfois, on l’empêche de toucher aux boutons de la machine à laver ou au portable qu’on a laissé traîner, et il fait une crise de rage ? À son âge, découvrir est un besoin vital, d’où sa colère lorsqu’on le bride.

Bref, les exemples sont sans fin et nous les avons tous vécus : « Il ne veut pas mettre son pantalon, crie et se débat, il exagère ! , “il ne veut pas partir du parc”, il veut couper sa pomme tout seul…

Peut-on imaginer que l’enfant de 18 mois comprend qu’il faut qu’il aille dans la poussette parce qu’il ne marche pas assez vite (ou pas dans la bonne direction), et que ses parents sont pressés ?

Le plus frustrant encore, c’est qu’en plus de ne pas comprendre la raison, parfois en tant que parent, nous lui imposons les choses de façon autoritaire : « Non ! NON tu ne touches pas à cela ! ». Comme s’il était “mauvais” comme s’il agissait “mal”, comme s’il n’avait pas le droit d’être quelqu’un. Il a de quoi être blessé, non ?

Colères bébé : quand trop c’est trop

Le cerveau rationnel de notre enfant, n’est souvent pas assez mature pour comprendre les raisons de certains de nos interdits. Cependant,les colères répétées chez un enfant vont avoir tendance à nous tendre, nous, parents, et donc à dégrader l’ambiance générale du foyer. Ce serait dommage, car l’atmosphère familiale a un énorme impact sur le bon développement de notre enfant, son épanouissement, et sur le nôtre aussi ! Et trop de tensions créé souvent des difficultés pour le coucher, voire des nuits de cauchemars, ou de terreurs nocturnes… Voici donc juste après queleques astuces pour atténuers ses colères, et j’ai aussi conçu le PACK ANTI-COLÈRES : le dossier ultime pour gérer “caprices” et autres crises ! Bourré de conseils et idées bienvenues, il aide à gérer ces moments difficiles et réduire les moments de tension. Pour le recevoir (gratuitement, bien sûr), rien de plus simple : renseignez votre email ci-dessous et je vous l’envoie directement dans votre boite… 

Alors… :

Comment éviter les colères de bébé sans pour autant tout permettre ?

Dans l’article “Mon bébé de 11 mois – 24 mois ne respecte pas les interdits”, nous avons vu que, plutôt que de lui présenter les choses sous forme d’interdiction, nous pouvions lui faire part de notre inquiétude. Il comprendra que nous n’avons rien contre lui, et nous éviterons ainsi bon nombre de colères.

Les bonnes astuces pour bien anticiper et éviter

Plutôt que de nous braquer, essayons de privilégier plusieurs facteurs :

• Adoptons des routines et des rituels, cela rassure l’enfant et lui donne un cadre qu’il comprend facilement.
• Prenons le temps d’écouter la demande et de comprendre le besoin pour y apporter une solution.
• Essayons d’éviter les trop : trop de fatigue, trop de faim, trop d’émotion… elles sont souvent à l’origine des crises. Parfois le lire une histoire et le coucher est la meilleure chose à faire !
• Apprenons à bébé à s’exprimer autrement que par des gestes incontrôlés ou violents. Il aura le temps d’apprendre à gérer sa colère par la suite.
• Et mon astuce préférée : jouons la carte du changement d’idée, souvent beaucoup plus efficace que le bras de fer, et bien meilleure pour l’humeur générale .

Exemples pratiques pour éviter les colères de bébé

Comment faire lorsqu’on souhaite qu’il lâche au plus vite ce qu’il a dans les mains ? 
On peut lui échanger avec autre chose (un crayon de couleur par exemple). Ou tout simplement, si l’objet ne présente pas de danger immédiat, relâcher la pression, faire autre chose, puis tenter de lui enlever 2 minutes plus tard (s’il n’a pas déjà abandonné l’objet convoité). En tous cas, même si on doit lui retirer un objet, essayons de privilégier la méthode douce.

Il tourne la tête quand on lui donne à manger ? 
Rien ne sert d’insister et de rentrer dans le conflit. Faisons une pause, éloignons l’assiette si on a peur qu’il la renverse, racontons une histoire ou notre journée, regardons les personnages qui sont au fond de l’assiette, puis re-tentons quelques minutes plus tard. Et si cela ne marche pas, c’est peut-être qu’il n’a tout simplement pas assez faim pour manger des légumes (ou que le plat n’est pas très bon… nous ne sommes pas tous des cordons-bleus ! ) (voir l’article : Comment le faire manger sans lutter !)

Il fait une crise pour aller dans sa poussette ? 
On marche jusqu’au portail, et on le met dedans après. Ou on tente de le mettre dans sa poussette en même temps que de lui donner un jouet amusant, son doudou, ou encore sa tétine (au risque que cela devienne une habitude)… Si rien ne fonctionne, il y a aussi la possibilité de le prendre en kangourou dans le dos (l’Ergo Baby, par exemple, permet de porter les enfants jusqu’à 4 ans), en prenant soin de l’y mettre avant de sortir, car une fois dehors, il risque de préférer courir….

Il ne veut pas mettre son pantalon ? Souvent il suffit de ne pas insister, de le laisser jouer (ou de lui donner un jouet), et de lui enfiler 3 minutes plus tard lorsque son esprit est accaparé par autre chose.

Il ne veut pas mettre son manteau ?
Le meilleur moyen est très clairement de ne pas insister et de lui mettre une fois dehors. Il aura froid et se laissera habiller facilement… à moins qu’il n’ait pas froid ou qu’on ait créé un conflit en insistant trop lourdement.

Autre solution pour éviter les frustrations : c’est de lui enseigner la langue des signes (communication gestuelle avec bébé) ! Oui, oui, c’est un bon moyen de lui permettre de s’exprimer et de se faire comprendre, et de lui éviter ainsi quelques frustrations et colères !

Bien sûr, ce ne sont que des suggestions. Il existe une infinité de façons de gérer ces situations, cela dépend du caractère des parents et de l’enfant. N’hésitez pas vous aussi à nous faire part de ce qui marche bien chez vous !

Malgré tous nos efforts, on n’a pas réussi à éviter la colère, que faire ?

On n’a pas pu gérer, ou rien n’y fait : notre petit bébé se roule par terre. C’est ‘normal’ … C’est un enfant 🙂 . Si votre petit est en pleine crise et que vous regardez, dépité, son camarade just’à côté qui, lui, reste sage comme une image : ne culpabilisez pas ! Cela ne signifie pas que notre enfant est plus ‘colérique’ ou que nous sommes un mauvais parent, mais simplement que notre enfant est tellement passionné par la découverte qu’il est en train de faire que la frustration est difficile à gérer pour lui.

Au lieu de lui reprocher sa colère, essayons au maximum de le comprendre, même si nous ne pouvons pas aller dans son sens. Allez courage ; c’est juste une période (de 5 ans  !) à passer ! Faisons de notre mieux et c’est déjà bien ☺️

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