L’éducation bienveillante, ou comment une prise de conscience peut nous prendre la tête… alors qu’on devrait s’en réjouir !
Certains parents en découvrant le site Cool Parents Make Happy Kids nous font part d’une certaine prise de conscience : et si l’éducation “traditionnelle” qu’on avait appliquée jusqu’ici n’était pas exactement celle que l’on souhaitait pour son enfant…? Et si ce rôle du parent “autoritaire” qu’on avait naturellement reproduit, ne nous allait pas si bien ? Certains parents me disent : “Ah, si j’avais su, j’aurais fait différemment !” ; “Est-ce qu’il est trop tard pour commencer ?” ; “Je ne peux quand même pas dire à mon enfant que je n’ai pas tout fait comme il fallait ?”
Mettons nous d’accord : évidemment, quand on parle d’éducation “bienveillante”, on ne veut pas dire que les parents qui ne sont pas dans ce schéma sont “malveillants”! Tous les parents sont souvent bienveillants en essayant de faire de leur mieux, mais c’est le nom qu’on utilise par opposition à l’éducation traditionnelle, celle que nous sommes nombreux à avoir connue et également nombreux à appliquer : punitions, menaces, fessées pour se faire entendre… Au contraire, ce que l’on appelle éducation bienveillante va être plus basé sur la confiance et la coopération. Et il n’est jamais trop tard pour commencer à rentrer dans ce schéma (même si on n’y sera jamais à 100% soyons claire 🙂 !). Tout comme il n’est jamais trop tard pour pardonner, jamais trop tard pour dire à quelqu’un qu’on l’aime, et jamais trop tard pour apporter encore plus d’amour et de complicité à la relation avec notre enfant. Le proverbe le dit bien : “Mieux vaut tard que jamais”. Personnellement, j’ajouterais à ce proverbe : “Et surtout, bravo à vous” !
Éducation bienveillante : soyez fiers de vous y mettre !
Devrions nous avoir honte de changer ? Devrions nous avoir peur que notre enfant nous trouve bizarre ? Moi, j’aime bien cette phrase de Marianne Williamson qui dit que notre pire crainte n’est pas de ne pas être à la hauteur, mais plutôt de nous montrer à notre juste valeur, d’être l’extraordinaire personne que nous sommes. Quel plus beau modèle pouvons nous être pour nos enfants, qu’en rayonnant et en nous autorisant à être ce que nous sommes vraiment : imparfait mais épanoui dans notre rôle de parent ? En étant davantage le parent drôle, ou léger, ou complice, ou aventurier, que nous rêvions d’être ?
Si votre propre parent venait vous dire, maintenant ou lorsque vous étiez plus jeune : “Tu vois, jusqu’ici j’ai fait du mieux que je pouvais avec ce que je savais et avec ce que j’étais, mais maintenant, j’ai pris conscience que j’ai parfois été trop dur avec toi, trop exigeant et même un peu maladroit. Quand je suis en colère contre toi, tu sais, ce n’est pas à toi que j’en veux le plus, mais à moi. Je m’en veux de ne pas être à la hauteur de ton insouciance, de ta joie de vivre, de ta légèreté. Et ce soir, je voulais juste te dire combien je t’aimais. Je t’aime pour ce que tu es, et pas pour ce que je veux que tu sois. Je t’aime comme tu es”. Question à mille points : le trouveriez-vous ridicule ? Ou le trouveriez-vous démesurément grand ? Grand de bonté, grand d’humilité. De quoi avoir profondément envie de lui sauter au cou et de le remercier, ce papa ou cette maman que vous avez de toute façon inconditionnellement aimé.
Éducation bienveillante : comment gérer la transition ?
Certains parents ont essayé de commencer à changer leur façon de réagir, mais ils ont l’impression que leur enfant en profite ou se demande ce que ses parents mijotent ! Oui, bien sûr, il faut toujours quelque temps pour que l’enfant s’adapte. Lui qui était habitué à être dans le rapport de force avec son parent, peut être tenté d’abuser de cette nouvelle manne de bienveillance, à laquelle il n’a pas toujours été habitué. Tenté de provoquer, pour s’assurer que les choses ont réellement changé. Mais si votre coeur y est, et si ce n’est pas qu’un test, votre enfant regagnera petit à petit confiance en vous, et commencera à trouver sa place dans cette relation de confiance que parfois vous lui proposez. Petit à petit, il réalisera que vous n’êtes plus contre lui mais avec lui. Et plus vous serez transparent avec lui sur votre volonté de baisser les armes, plus il sera convaincu de votre humilité. Et plus, petit à petit, il viendra vous épauler, vous aider et prendre cette place d’équipier. Qu’est-ce que ça fait du bien, de ne plus être dans la critique quotidienne, dans l’exigence envers notre enfant pour qu’il soit absolument comme-ci ou comme ça, mais plutôt d’avoir comme objectif de lui permettre d’être lui-même, et de s’aimer… Créer ainsi les conditions à son épanouissement, pour que son bien-être rayonne sur les autres, et qu’il ait envie d’aimer les autres et de les accepter – comme nous l’avons nous-même aimé et accepté. Lui donner toutes les chances d’être cet adulte rayonnant, confiant en la vie et prêt à apporter au monde ce qu’il est de mieux.
Ces petits changements que vous apporterez dans votre maisonnée permettront, au-delà même de la joie ainsi créée, de faire naître chez votre enfant la conviction qu’il est véritablement possible dans la vie de changer. En commençant par changer vous, en choisissant de rayonner, vous donnez l’autorisation à votre entourage et à votre enfant d’en faire autant, et de croire en leur pouvoir de devenir “un meilleur soi-même”.
Merci.
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La peur de mal faire c’est le désir de bien faire ..
J’ai eu la chance de découvrir vos conseils avant la naissance de mon fils. J’ai donc pu appliquer des sa naissance et ce qui me marque aujourd’hui (il a 16mois)… c’est la CONFIANCE qu’on a les uns envers les autres (bébé, papa, maman)… c’est un véritable bonheur au quotidien ! Et ça se ressent dans son rapport aux autres adultes et aux autres enfants également. Il est jeune encore mais j’espère vraiment que ça va durer comme ça et qu’on maintiendra ce lien malgré les petites crises de développement (2ans…)
Merci
Merci Charlotte. Bel article qui remonte bien le morale!
Superbe article ! Très inspirant…
Je vous suit depuis 1 an environ.Je suis par dessus le marche monitrice éducatrice. Jexerce et applique l’éducation positive naturellement depuis longtemps et plus en plus depuis 1 an mais mon obstacle principale c’est la formulation positive et la valorisation avec mes enfants tout particulierement . Je constate que je parle et explique beaucoup peut être trop et m’emmèle
les pinceaux d’où mon manque de pertinence. Mon fils de 9 an avec bonnes bases et bon esprit devit avec nous ( maman et beau papa : apprécié jusque là) et reste nickel avec son papa (malade) il ne respecte plus les règles de bases politesse, écouter, ranger ses affaires, me parle avec arrogance. Alors à force on plonge dans des colères et des mals etre. Je suis en ce moment perdu. Il a un frère qui a presque 2 an et qui est aussi dans une mauvaise période. Les deux frères sont très aimants et complice. Un bonheur d’ailleurs. Cela permet parfois de rebondir positif. J’essaye d’être positive … Je pense bienveillance mais concrètement je ne sais plus comment faire. j’essaye d’utiliser mes connaissances acquise par mon expérience pro. Jimprime des outils, jai ete initiée a Montessori, je lis vos articles. À bout d’idée jeviens d’acheter votre livre ! C’est un enfant qui a plutôt confiance en lui globalement, bon à l’école, plutôt intelligent grâce à sa curiosité. Il m’exprime z oir besoin de récompenses et se sentir valoriser. Je suis absolument d’accord pour faire la deuxième demande mais trouver à je récompenser pour qu’il soit respectueux poli . .. des règles de base ça devrait aller dessoit. Il aimerait que l’on fasse comme son papa qui lui est seul sans enfant et ne travaille pas. Pouvez vous m’aider svp ?
Merci pour cet article. Mais comment faire quand les deux parents ne sont pas d’accord sur ce modèle d’education bienveillante? Cela est il quand même positif pour l’enfant ?