“Pour une enfance heureuse”: j’ai lu, je vous raconte ! (Catherine Gueguen)
Pourquoi les neurosciences plaident pour une éducation bienveillante
Quel est le lien entre les neurosciences affectives et l’éducation bienveillante ? Pourquoi éduquer son enfant avec empathie et douceur est-il bénéfique pour son cerveau, tandis que les menaces, les punitions et le stress sont au contraire très néfastes ? Mon amie Caroline, maman d’Arthur 4,5 ans et de Tristan, 2,5 ans, nous parle des livres du Dr Catherine Gueguen, pédiatre spécialisée dans le soutien à la parentalité et auteur, entre autres, de « Pour une enfance heureuse, Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau » et « Vivre heureux avec son enfant ». Des livres incontournables, après le livre Cool Parents Make Happy Kids bien sûr ! 🙂
Il pique une crise parce qu’il est l’heure de quitter le parc ou d’aller au bain ? Il se roule par terre au supermarché parce qu’on a dit non au paquet de bonbons ? Il pousse violemment son petit frère qui a détruit la tour qu’il venait de construire ? Non, notre enfant n’est pas plus terrible que les autres : son cerveau est tout simplement, comme celui de n’importe quel enfant, immature ! Rassurant, non ? Jusqu’à 5-6 ans, le cortex préfrontal du cerveau d’un enfant n’est pas encore suffisamment développé pour lui permettre de réguler ses émotions. Le développement se fait progressivement et continue même jusqu’à l’âge adulte ! C’est, entre autres, ce que l’on apprend dans le livre « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen. Des livres passionnants qui permettent de comprendre comment fonctionne le cerveau de nos petits, et donc pourquoi leurs réactions sont parfois si déroutantes. On y découvre le rôle du cortex-orbito-frontal, de l’amygdale et de l’hippocampe, l’existence de neurones fuseaux et de neurones miroirs, ou encore les effets de l’ocytocine et du cortisol… Heureusement, inutile d’être un as des neurosciences pour comprendre, les explications sont tout à fait accessibles aux esprits les moins scientifiques (dont je fais partie :-)) ! En partageant ces connaissances, l’auteur fait aussi l’apologie d’une éducation empathique et bienveillante, et donne des conseils pour la mettre en œuvre au quotidien.
Alors en quoi les neurosciences affectives peuvent-elles nous aider, nous parents ? Difficile de tout résumer ici, mais voici quelques-uns des messages-clés qui ressortent de ces livres :
Comprendre le cerveau de notre enfant favorise l’empathie
C’est l’un des premiers messages de Catherine Gueguen dans « Pour une enfance heureuse » : beaucoup des difficultés de la relation adulte-enfant viennent du fait que les adultes ne connaissent pas le processus de maturation du cerveau, et attendent des enfants qu’ils se comportent comme des adultes. A l’inverse, si l’on sait qu’un petit enfant est physiologiquement différent de nous, que l’on comprend les mécanismes de son cerveau, l’on éprouvera plus facilement de l’empathie et l’on adaptera notre comportement.
Imaginons par exemple que mon fils de 2 ans se mette à hurler et pleurer toutes les larmes de son corps parce qu’il a cassé son jouet préféré (cela vous rappelle quelque chose ?). Si j’ignorais tout de son développement cérébral, je lui dirais « Mais ça n’est pas grave, enfin, ce n’est qu’un jouet, on peut le réparer ! Et puis ne hurle pas comme ça, c’est insupportable ! Va dans ta chambre si tu es incapable de te calmer. ». Mais puisque je sais que son cortex préfrontal ne lui permet pas de réguler ses émotions, de raisonner, de prendre du recul sur ce qui lui arrive, je vais plutôt essayer de me mettre à sa place, réagir avec douceur et empathie, et l’aider à traverser ce moment douloureux (oui, pour lui, c’est un véritable drame !). Je vais le prendre dans mes bras et lui dire « Tu es triste car tu as cassé ce jouet que tu aimais beaucoup. Je vais t’aider à le réparer ». Il y a de bonnes chances pour que ses larmes sèchent plus rapidement …
Comprendre le cerveau de l’enfant incite donc à repenser beaucoup de méthodes « à l’ancienne » en matière d’éducation 🙂
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L’impact négatif de la violence éducative sur le cerveau de l’enfant
Ce que nous ne savons pas toujours non plus, c’est à quel point le stress, les menaces, les punitions, les fessées ou encore les humiliations peuvent être néfaste pour le développement du cerveau de l’enfant. En s’appuyant sur de nombreuses études, Catherine Gueguen explique de manière très claire dans « Pour une enfance heureuse » comment la violence éducative (qu’elle soit émotionnelle ou physique) entrave le développement des structures et des circuits essentiels au bon fonctionnement du cerveau.
Ces études prouvent, par exemple, que lorsque les enfants subissent des violences physiques, leur cortex-orbito-frontal (le COF, l’une des régions du cortex préfrontal) est altéré. Or le COF a un rôle de régulateur émotionnel fondamental : il nous permet d’éprouver de l’empathie, de la compassion et d’avoir du sens moral. Punir un enfant, crier, se mettre en colère ou le frapper empêche le COF de mâturer, et donc l’enfant d’apprendre à gérer ses émotions. L’enfant continuera à taper, mordre, hurler…. Les enfants qui ont subi des maltraitances, qu’elles soient émotionnelles ou physiques, ont des troubles du comportement qui persisteront jusqu’à l’âge adulte (sauf si l’adulte arrive à y faire face, bien entendu !).
Un plaidoyer pour une éducation bienveillante
A l’inverse, toujours en s’appuyant sur les études récentes, Catherine Gueguen montre comment les expériences positives vécues par l’enfant, l’empathie, la douceur, la bienveillance avec laquelle il est traité, agissent positivement sur son cerveau. La maturation du COF notamment, dépend en partie du soutien, de l’affection, de l’écoute apportée par son entourage. Plus ce dernier sera bienveillant, et plus, en grandissant, l’enfant sera apte à réguler ses émotions. Chaque fois qu’un enfant observe un proche réagir sereinement face à un conflit, chaque fois qu’il est lui-même apaisé, consolé, aidé, écouté avec compréhension, ses circuits cérébraux en charge de la régulation émotionnelle se renforcent.
Les adultes, des exemples essentiels pour les enfants
Sans chercher à nous culpabiliser, Catherine Gueguen évoque le pouvoir de « l’exemple » que les adultes donnent aux enfants, et notamment en raison de l’existence de « neurones miroirs ». Situés dans plusieurs zones du cerveau, ces neurones servent à imiter les actions d’une autre personne, mais aussi à en déchiffrer les émotions et les intentions. Cela explique en partie pourquoi nos petits sont de véritables « éponges » émotionnelles, et pourquoi ils reproduisent bien souvent nos comportements…
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En lisant cela, je me suis souvenue d’un épisode qui m’avait marquée. Un jour où mon aîné, Arthur, s’était mis dans une colère noire pour je ne sais plus quelle broutille (enfin, à mes yeux :-)), j’avais perdu patience et l’avais grondé en pointant le doigt et en disant quelque chose comme : « ça suffit maintenant ! Si tu continues, je confisque ce jouet et on n’en parle plus ! ». Il s’était calmé mais quelques minutes plus tard, je l’ai vu face à son frère reproduire exactement le même geste et répéter exactement les mêmes mots…
Si nous sommes durs, sévères, si nous crions, nos enfants reproduiront ces comportements. Mais si nous parlons avec douceur, si nous sommes joyeux, calmes, empathique, il y a de grandes chances pour que nos enfants le soient aussi.
Difficile, donc, de lire le livre « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen sans s’interroger sur les méthodes, les paroles et les comportements que nous avons parfois avec nos enfants – même avec les meilleures intentions du monde … heureusement bien sûr nous avons le droit de nous tromper, de nous corriger, car il n’est jamais trop tard pour changer sa façon d’éduquer ses enfants !
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Merci pour votre article sur ce merveilleux livre, une vraie bible à lire et à relire.
J’ai écrit un article-guide complet sur la parentalité positive, la réponse à toutes les questions que les parents m’ont posées
J’y parle de votre livre 🙂
Anaïs de GrandirZenfr
Ma bible ce livre!!! Je l’ai offert à toutes les femmes de mon entourage !
Mais que c’est dur maintenant de voir des enfants ne pas être traité avec bienveillance !
Beau résumé , merci pour l’article.
Belle journée!
Lorraine