Et si l’environnement et l’ambiance à la maison avaient le pouvoir d’apaiser nos enfants et de stimuler leur curiosité et leurs capacités cognitives ? Et si l’organisation de nos espaces permettait de les stimuler pour apprendre et découvrir le monde ? C’est tout l’enjeu de créer chez soi une “ambiance Montessori”. Mais qu’y a-t-il vraiment derrière ces termes ? Comment la mettre en place à la maison ? Je laisse la parole à mon amie Caroline, maman de Sid, 14 ans, Noah, 8 ans et Isis, 5 ans qui nous propose 5 conseils pour mettre en place l’ambiance Montessori à la maison.
Créer une ambiance Montessori à la maison : une clé pour développer les potentiels
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C’est par le biais de son environnement que l’enfant s’éveille et se construit. L’organisation de l’espace est un vrai sujet de réflexion dans les écoles Montessori. Les espaces sont pensés selon l’âge des enfants et selon les activités. Les élèves peuvent ainsi s’approprier leur environnement et évoluer au gré de leurs envies d’apprendre (aussi appelées les périodes sensibles), souvent guidés par l’éducatrice Montessori. Dans l’environnement des 3-6 ans, on trouvera par exemple l’aire de la vie pratique, l’aire de la vie sensorielle, l’aire des mathématiques et l’aire du langage.
La disposition de la maison a donc un rôle à jouer dans le développement de l’enfant. Les espaces sont souvent définis pour leurs usages, par exemple : la chambre pour jouer et dormir ; la cuisine pour préparer le repas et éventuellement manger ; le salon pour se détendre, partager, lire, jouer ; la salle de bain pour se laver et prendre soin de son corps, etc. (Bien sûr, on peut aussi jouer dans le salon ). Nos enfants identifient très bien les zones et ce qu’ils peuvent y trouver. Il ne sera pas question ici de faire la liste des indispensables achats de tout le matériel pédagogique Montessori (jeux, jouets, activités, lettres rugueuses, etc.). Certes, il est très riche et intéressant, mais il est surtout voué à aider nos enfants à apprendre le quotidien. Ça tombe bien ! La maison, c’est plein de quotidien ! Enfin, si on s’organise pour leur laisser l’accès.
Pour favoriser l’éveil, voici donc 5 conseils pour agencer nos intérieurs en répondant aux principes de la pédagogie Montessori : aider notre enfant à faire seul.
Conseil n°1 : un espace rangé pour favoriser la créativité
Donner des repères dans l’espace
Cela peut paraître un peu bête. Mais c’est tellement vrai ! Offrir à nos enfants une maison propre, rangée et organisée leur permet de trouver ses repères pour se déplacer, s’autonomiser et comprendre l’espace. C’est en partie ce que propose l’ambiance Montessori.
On peut bien sûr essayer d’organiser à la maison un cadre structuré qui favorise les déplacements et l’autonomie, mais on ne peut pas toujours pousser les cloisons. Par contre, on peut faire en sorte que chaque pièce soit nettoyée, lumineuse et agréable. Les murs de couleur claire ne sont pas surchargés de tableaux et autres affiches. Les étagères mettent en valeur des livres, jeux ou objets sans déborder de part et d’autre. Un environnement ouvert et apaisé stimule la créativité , en offrant en espace calme et serein. (Voir aussi les Montessori à la maison : 3 clés pour se lancer !)
Permettre à l’enfant de faire seul
Vous avez remarqué comme les enfants ont besoin de rituels et d’habitudes ? En organisant la place de chaque chose, cela leur permet de retrouver seul Doudou ou pyjama à un endroit précis, mais aussi d’apprendre à le remettre à sa place ! Et pour nous ? Plus besoin de l’aider à chercher ou de passer après lui systématiquement. Et si ça ne marche pas à tous les coups , ça offre l’avantage d’être beaucoup plus rapide à ranger.
Moins d’objet pour gagner en valeur
Dans les ambiances Montessori, on voit rarement une montagne d’objets entassés ! Éviter la surabondance d’objets, jouets et autres bricoles permet aussi à nos petits d’en reconnaître la valeur : on fera plus attention si l’on a que 3 petites voitures plutôt qu’une pleine caisse !
L’idée est de ne pas forcément avoir beaucoup de choses, mais plutôt des objets de qualité, utiles et qui soient rangés de manière organisée pour inciter à être utilisés.
Au passage, si la méthode Montessori vous intéresse et que vous souhaitez essayer des activités, imprimer des “printables” (= fichiers à imprimer ) mignons et rigolos façon Montessori, découvrir une méthode de rangement géniale ou tout simplement mieux comprendre les principes pédagogiques, n’hésitez pas à renseigner votre email ci-dessous, nous vous enverrons alors (gratuitement) le “PACK MONTESSORI” avec tous nos conseils et astuces pour mettre en douceur la méthode Montessori à la maison !
Conseil n°2 : un espace adapté pour gagner en autonomie
Pour les aider à être de plus en plus autonome dans le quotidien, il faut leur permettre d’apprendre à faire seul, en prenant en compte les différents stades de développement de l’enfant bien sûr.
Rendre accessible
Accrocher un porte-manteau qu’ils peuvent atteindre, installer un tiroir qu’ils peuvent ouvrir, donner l’accès au placard à vêtements… Tout cela leur permettra petit à petit de gagner en autonomie.
Essayons de privilégier du matériel à hauteur de l’enfant. Dans leur chambre, chaise et bureau pourront être à leur hauteur. Et dans les espaces communs, on adapte : un marchepied devant le lavabo de la salle de bain pour se laver les mains ; à la table commune, on pourra favoriser la chaise haute évolutive par exemple. Très vite, l’enfant pourra y monter seul.
Il est finalement tellement plus facile et reposant d’agir sur l’environnement plutôt que sur les enfants.
On essaiera aussi de favoriser l’apprentissage plutôt que les interdictions.
Mon fils Noah a cet incroyable besoin de comprendre pourquoi. Cela m’a longtemps rendue folle (et ça continue parfois, j’avoue ) ! Si je lui interdisais quelque chose, je pouvais être sûre que j’allais le retrouver en train de le faire, un petit sourire de satisfaction en coin. Il m’a fallu quelques années pour comprendre cela (Bon, disons 7 ans, il en a 8 ) ! Maintenant, si j’estime qu’il est dangereux de monter à l’échelle, je lui explique, et surtout, je l’accompagne pour qu’il puisse appréhender la manière de l’installer, ressentir le déséquilibre, etc.
Laisser les objets du quotidien à disposition
L’ambiance Montessori passe par le libre-accès aux objets de tous les jours. En mettant à disposition les ustensiles du quotidien, l’enfant va développer petit à petit sa motricité. Ainsi, bol, tasse, verre, carafe (…) seront disposés à portée de main et il pourra s’en saisir selon ses besoins. Apprendre à se servir un verre d’eau est un challenge : il faut appréhender comment est remplie la carafe pour jauger la force à y mettre, gérer l’écoulement de l’eau dans le réceptacle, éviter que le verre ne bascule…
Et donc, bien sûr, éponge, balai et serpillière, adaptés à la taille de l’enfant seront eux-aussi accessibles.
Conseil n°3 : l’ambiance Montessori passe aussi par le lien humain
“L’enfant est un feu à allumer, pas un vase à remplir !” écrivait Rabelais. Et c’est bien le rôle du guide/éducateur dans la pédagogie Montessori. Notre rôle d’adulte est de stimuler la créativité et la réflexion en essayant d’éviter de juger ou d’interdire (sauf danger bien sûr). Ce sont les expériences qui leur sont proposées qui favorisent l’émergence de leur potentiel inné.
En lui permettant de se déplacer de manière autonome dans son environnement, l’enfant va avoir envie de faire avec nous. Aidons-le. Laissons-le. (Voir aussi l’article Appliquer la pédagogie Montessori chez soi : le principe clé)
Oui, c’est plus long d’éplucher une carotte quand on a 3 ans ! Et en plus, on est fatigué, il est tard, on veut manger vite. Mais tendre l’épluche-légume à notre Loulou, ça lui permet de se sentir utile. En étant en lien et en faisant ensemble, ça remplit son réservoir d’attention. Il apprend au passage la coordination (tenir la carotte, repousser l’ustensile). Bien sûr, on aura pris le temps de décomposer le mouvement et de lui expliquer que le geste part de soi vers le vide en face. Et au passage, il ne nous aura pas sollicité tout ce temps pour qu’on s’occupe de lui . C’est tout gagnant ! (Ah oui, et ce n’est pas grave si la carotte n’est finalement pas aussi bien épluchée que si on l’avait fait nous-même !)
L’enfant peut apprendre seul mais il a besoin qu’on lui montre la voie. Plus un enfant est rassuré dans la relation à son parent, plus il pourra gagner en autonomie.
Conseil n°4 : du matériel adapté (mais pas trop)
Bien sûr, le matériel Montessori est toujours précieux et spécifiquement étudié pour les aider à développer leurs compétences et habiletés.
Par exemple, le cadre d’habillement permet d’apprendre à boutonner, déboutonner, zipper, utiliser des pressions… et ce sans avoir la pression du départ, la montre en main… Mais mettre à disposition quelques vieux vêtements, éventuellement tendus dans un cadre tambour par exemple peut très bien faire l’affaire.
Beaucoup d’objets du quotidien peuvent être source d’apprentissages. Bref, pas besoin de viser des jeux Montessori chers pour développer l’éducatif.
L’opération “changement de pile” présentée dans un autre article permet de développer la réflexion et d’affiner les gestes pour visser – dévisser.
Je me rappelle qu’à la crèche de mes enfants, c’était la fête lorsque les éducatrices sortaient la “Boîte à bidules”. Dedans, les petits y découvraient toutes sortes de flaconnages, pots, bouteilles de shampoing et autres contenants du quotidien (dûment nettoyés bien sûr). Autant de formes, de couleurs et d’odeurs pour stimuler les petits explorateurs. Le top de l’éveil sensoriel ! Cette bouteille utilise une pompe, ce bocal se visse, cette boîte se clippe… Une richesse infinie pour développer la motricité fine. et en plus, chacune recèle des odeurs différentes. De quoi éveiller les 5 sens.
Conseil n°5 : laisser l’enfant apprendre de ses erreurs et s’auto-corriger
Dans les écoles Montessori, on trouve fréquemment des petits vases en verre décorant les tables. Cela permet de ramener un peu de nature dans l’espace, mais pas seulement. C’est aussi un moyen pour que les enfants comprennent qu’ils ne sont pas dans une zone où l’on peut courir ou se bousculer. Et si, en passant trop près, un élève fait tomber le vase et le casse, il aura appris. Il pourra ensuite aller chercher une balayette et une pelle ou une petite serpillière pour nettoyer et “réparer sa bêtise”. Bien sûr, on n’est pas obligé de mettre en équilibre le vase Ming hérité de Grand-Maman, mais essayons de leur laisser le temps (et le droit) d’apprendre.
On n’apprend pas à marcher sans avoir trébuché, on ne commence pas à courir sans tomber… Chaque acquis passe par des essais, donc par des erreurs. Essayons de garder ce regard sur les “accidents de la vie” et de faire notre la devise de Nelson Mandela « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »
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