Certains enfants sont dans l’opposition constante vis-à-vis de leurs parents. Parmi eux, certains présentent un vrai trouble de l’opposition qui a une origine neurologique, et d’autres sont tout simplement provoqués par deux facteurs : le tempérament de l’enfant, mais aussi celui du parent.
Face à des réactions aussi vives, il est parfois difficile de savoir comment se positionner en tant que parents. Clémentine, maman de 2 garçons de 4 et 6 ans nous propose quelques pistes de réflexion…
Comment savoir si mon enfant a un trouble de l’opposition ?
Alors bien sûr, beaucoup d’enfants peuvent être dans l’opposition. Les deux facteurs principaux de ce “trouble de l’opposition” (qui n’en est pas un) sont : le caractère de l’enfant, et celui des parents.
Un enfant qui sait ce qui veut peut chercher à s’affirmer
Plus l’enfant sait ce qu’il veut, plus il aura tendance à donner son avis. Plus il réalisera ce qui lui semble juste et injuste, plus il va chercher à s’opposer. De même, si notre enfant est de nature à avoir besoin de liberté ou besoin de beaucoup de temps pour jouer, il aura davantage tendance à s’opposer aux contraintes de ses parents. Et ce n’est pas “mal” en soi !
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D’une part, nous ne sommes pas tous pareils. Et nous n’avons pas les mêmes besoins, par exemple : certaines personnes occupent 90% de leur journées à ranger, à tenir leur maison, et d’autres passent cela au second plan, et privilégient d’autres activités. Aucune personne n’a tort ou raison. C’est juste que nous n’avons pas les mêmes besoins. Ensuite, certains enfants accepteront plus facilement les contraintes extérieures que d’autres. Ne pouvons-nous pas voir cela comme une belle qualité de notre enfant, de savoir s’opposer, de savoir ce qu’il veut et d’oser défendre sa liberté et ses besoins ? Combien d’adultes s’éteignent à petit feu, à force d’être gentils avec tout le monde, et de s’éloigner de ce qu’ils sont vraiment ? En revanche, c’est sûr que pour le parent c’est plus compliqué à gérer .
Une posture autoritaire de la part du parent
Le deuxième facteur de “ce faux trouble de l’opposition ”, c’est bien sûr le parent. Plus on va tendance à être autoritaire, à vouloir “que les choses se passent ainsi et pas autrement” (et en quelque sorte à priver notre enfant de pouvoir aussi décider des choses qui le concernent), plus l’enfant va avoir tendance à s’opposer pour défendre son besoin d’exister.
Le trouble oppositionnel avec provocation, un problème neurologique qui peut nécessiter de consulter
Concernant le premier facteur : ”le caractère de l’enfant”, celui-ci est parfois poussé à tel point chez notre enfant, qu’il présente un Trouble oppositionnel avec provocation (TOP). Il s’agit d’un trouble neuropsychiatrique qui a des marqueurs génétiques et neurobiologiques. Et les manifestations du Trouble oppositionnel avec provocation apparaissent dès la petite enfance. Lorsque l’enfant est en constante opposition avec son parent (voire toutes les figures d’autorité), il est nécessaire de prendre contact avec un professionnel (pédiatre, psychologue…) pour évoquer les difficultés. Celui-ci pourra mieux comprendre ce qu’il se passe, et éventuellement détecter un facteur neurologique.
Laisser s’installer un climat de tension, une lutte de pouvoir entre parents et enfants risque de dégrader l’harmonie familiale, voire d’aggraver certains comportements de votre enfant.
Que faire face à un enfant en constante opposition ?
Avec mes deux garçons de 6 et 4 ans, il est vrai qu’au quotidien, j’ai parfois l’impression de devoir me lancer dans un plaidoyer à chaque demande ou d’être obligée de préparer des argumentaires en béton (oui, parce qu’ils sont filous pour trouver la petite faille dans mes explications). Que notre enfant ait un trouble de l’opposition ou non, je vous donne quelques pistes à tester et vous laisse inscrire votre email pour recevoir le pack coopération rempli de précieux conseils pour créer une équipe avec vos enfants .
Ecouter. (Ça semble bête, mais c’est efficace )
Un enfant qui répond est souvent un enfant qui demande à ce qu’on écoute son opinion ou ses émotions. En grandissant, notre enfant cherche à s’affirmer. Il cherche à décider par lui-même et sa manière de le faire passe par un “oui mais” ou “non parce” à chaque demande de notre part. D’autre fois, il exprime sa frustration face à une situation qui lui déplait. N’hésitons donc pas à mettre des mots pour essayer de comprendre son refus. Nous pouvons formuler des hypothèses pour chercher à mieux cerner sa réaction : “tu préférerais jouer encore que de venir manger” ou “tu trouves cela trop long de ranger tes jouets?”
Expliquer le sens de notre demande
Plus nos demandes auront du sens, plus il sera facile de les expliquer. De plus, il me semble important d’être concis dans nos explications pour ne pas laisser trop de place à la négociation. Par exemple :
- “Pouvez-vous ranger les jeux dans le couloir.” – “Non mais là on est occupé, on le fera après”
- “Les garçons, vous jouez au foot dans le couloir, vous risquez de vous faire mal ou glisser en marchant sur un jouet, faites le rapidement et vous aurez encore plus de place”.
Si la demande leur semble logique et justifiée, il y a de fortes chances pour qu’ils coopèrent.
Cependant, même si je pense qu’il est important d’expliquer nos décisions et nos choix, il me semble que parfois c’est aussi notre rôle de parent de prendre certaines décisions ou d’imposer certaines choses. Cela peut tout à fait se faire dans la bienveillance et le respect.
Mettre en place des règles
Pour les adultes comme pour les enfants, il est plus facile de coopérer sur une chose dont on connaît les règles (et leur non-respect) en amont. Avoir des règles permet principalement de diminuer les conflits directs et les négociations incessantes – impossible de discuter une règle surtout si elles ont été décidées en famille. (Voir aussi notre article Les règles de la maison : comment faire pour que mes enfants les respectent ?)
Proposer des alternatives (limitées)
Un enfant qui répond est parfois un enfant qui a besoin de s’affirmer. Et pour répondre à ce besoin, rien de mieux que de lui offrir un choix : “tu préfères mettre un slip bleu ou un boxer gris”. Ainsi, en lui permettant de participer aux petites décisions qui le concernent, notre enfant se sent valorisé et entendu (Pas d’inquiétude, les grandes décisions nous appartiennent encore , heureusement !).
Que faire quand la réponse de mon enfant me donne envie de changer d’avis ?
Je ne sais pas si cela vous arrive mais parfois, les arguments de mes garçons me donnent envie de changer d’avis. Pas que je n’ai pas envie d’aller au conflit ou que je suis laxiste, mais simplement que parfois (oui il faut l’admettre) ils ont raison. Dans ce cas, et c’est une décision très personnelle, je joue la transparence et je leur explique : “OK les garçons, vous avez raison. J’étais un peu stressée par l’organisation mais effectivement, demain on a prévu de jouer toute l’après midi dans le jardin (on est en plein travaux alors autant dire jouer dans la boue). Il est plus pratique de remettre le bain à demain soir”. Admettre que l’on n’a pas toujours raison n’est, à mon sens, pas une faiblesse. Nous leur montrons que nous savons les écouter et nous remettre en question : on est cool mais pas parfait !
Souvenez-vous que chaque enfant passe par des phases d’opposition, qui sont souvent nécessaires à leur développement personnel. Cependant si cette opposition vous pèse et que vous vous sentez démunis face aux réactions de votre enfant, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel qui pourra alors déterminer si votre enfant présente un trouble de l’opposition.
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