On a tellement envie de proposer toutes sortes d’activités pour stimuler notre enfant… Et si Montessori est une pédagogie riche, elle s’appuie avant tout sur les objets du quotidien. On peut acheter toutes les boîtes d’activités manuelles estampillées Montessori, mais la maison regorge de trésor pour stimuler la concentration, la créativité ou la motricité fine de nos chers bambins…
Les boutons de ma jupe préférée viennent de tomber ? Dommage ou super ?! Et si on en profitait pour apprendre à nos enfants à “faire de la couture” ? Voici une activité Montessori que tous les enfants vont adorer, garçons comme filles ! À la fois ludique, pratique et essentielle : la couture ! En plus, à priori, on a déjà tous le matériel chez soi…
Au final, on retrouve une somme de nombreuses petites “sous-activités” toutes très éducatives. Voici 6 conseils pour transformer ces activités Montessori en réussite éducative !
- “Joy, que préfères-tu faire après le déjeuner : de la couture ou réparer tes livres abîmés ?
- Les deux, maman !”
Conseil n°1 : toujours s’assurer que notre enfant est motivé !
Comme toujours, la première clé de la réussite, avec nos enfants comme avec les plus grands, c’est de s’assurer qu’ils ont envie. Bien sûr, on peut stimuler, mais si l’intérêt n’y est pas, ce n’est pas grave, on fait une autre activité .
- Là, je sors ma boîte à couture et la montre à Joy (un véritable coffre aux trésors pour elle !).
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Conseil n°2 : avoir du temps devant soi…
L’idée est de proposer une activité et de la faire avec notre enfant. Donc inutile de croire que cela va aller aussi vite que si on le faisait seule. Donc prenons le temps et essayons de laisser à notre enfant l’opportunité de réaliser chacune des NOMBREUSES étapes qui constituent l’activité couture.
Étape 1 : choisir le bon bouton
- “Alors, à ton avis quel bouton va-t-on choisir ?
- Un qui ressemble aux autres pour que ça soit assorti !”
On laisse son enfant fouiller, et sélectionner.
- “Est-ce qu’il est de la même taille que les autres ? Est-ce que ça va être pratique de boutonner celui-ci ?”
Conseil n°3 : le laisser lui-même trouver la solution ou l’erreur
Dans l’idéal (j’avoue que je n’ai pas eu le courage !), on va jusqu’au bout du choix de l’enfant et on coud même un bouton qui ne conviendra pas au final, afin que l’enfant se rende compte par lui-même qu’il est trop petit, trop gros ou pas de la bonne forme. En version simplifiée, on peut au moins essayer de passer le bouton dans la fente avant de le coudre pour voir s’il passe et s’il “bloque”…
Étape 2 : choisir le fil et le couper
- “Maintenant, il nous faut un fil à peu près de cette longueur. Quel fil choisit-on pour que cela aille bien ensemble ?”
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Conseil n°4 : à chaque étape, lui laisser l’opportunité de faire par lui-même
Bien sûr, la couture est une nouvelle activité pour notre enfant. Donc quand on apprend, tout prend du temps ! Donc on le laisse faire, même s’il met 5 fois plus de temps, et même si l’on pense qu’il ne va pas y arriver ! Il s’agit de lui faire faire une activité, pas de lui “montrer” comment recoudre un bouton .
Elle déroule le fil. Je la laisse trouver la solution pour couper seule le fil : “Tiens maman, tu peux tenir l’autre bout ?”
Étape 3 : faire le nœud
- “À ton avis, comment va-t-on réussir à bloquer le fil dans le tissu ?”
Elle sait faire un nœud, je peux lui demander de faire d’abord le nœud et ensuite couper le fil au bon endroit.
Étape 4 : choisir l’aiguille
- “Maintenant, on va faire passer le fil dans l’aiguille. À ton avis, on choisit quelle aiguille ? Quelle est la différence entre toutes ces aiguilles ? Allez, on va se faciliter la tâche : je te propose de choisir celle qui a le plus gros trou. Laquelle a le plus gros trou ?”
Conseil n°5 : bien montrer le geste en le décomposant
Avant de lui laisser l’aiguille, on commence par le faire soi-même en décomposant bien son geste pour le faire observer à l’enfant. Puis on le laisse faire.
Je lui montre donc comment j’enfile le fil dans le chas de l’aiguille. Zut, je n’y arrive pas du premier coup : ça s’effiloche. Je recoupe mon fil bien en diagonale, je recommence, ce n’est pas facile… Et c’est parti, je plonge l’aiguille dans le tissu : “Tu as vu, heureusement qu’il y a le nœud, comme ça le fil tient ! Je transperce le tissu, passe dans le trou du bouton, je replonge… Dès que la tête de l’aiguille apparaît, je l’attrape pour bloquer le fil et éviter qu’il s’en aille. À toi !”
Étape 5 : laisser comprendre la manipulation
- “Est-ce que je peux replonger dans le même trou ?
- À ton avis, qu’est ce qu’il pourrait se passer ? Essaye, tu vas voir ce que cela va faire” (cf.
conseil n°2) - Et si je replonge mais de l’autre côté ?
- À ton avis qu’est ce qu’il pourrait se passer ? Essaye, tu va voir ce que cela va faire.
- Pas besoin de scruter ce que notre enfant est en train de faire : ce n’est jamais agréable de se sentir épié, et cette pression risque de le faire rater. Faisons lui confiance !
- Aïe ! Je me suis piquée maman ! Coquine d’aiguille !”
Étant donné le faible danger que représente cette aiguille, je laisse Joy expérimenter elle-même. Pas besoin d’être sur son dos pour la guider.
- “Oh ! Regarde maman : l’aiguille est partie !
- Qu’est-ce que l’on fait alors ?
- On la remet !
- Tu veux essayer de le faire toi-même ?”
Conseil n°6 : laisser faire
Étape 6 : on le laisse expérimenter (et se tromper)
Vu le mal que m’a donné cette aiguille, je ne crois pas que ma fille puisse arriver à la renfiler. Mais je la laisse quand même essayer. Et surprise :
- “MAMAN J’AI RÉUSSI !!!
- Comment ??? Tu as réussi ?? Mais tu es beaucoup plus agile que moi !
Quelle fierté pour ma petit Joy ! Quelle satisfaction, pour elle comme pour moi : je sais maintenant à qui faire appel pour l’enfilage des aiguilles ! C’est fou tous les faux a-priori que l’on peut avoir sur ses enfants… Finalement, avec ses petits doigts fins, elle est super minutieuse !
Étape 7 : le nœud de la fin
- “Je te montre et tu le feras sur le prochain bouton. Merci ma puce ! Grâce à toi je vais pouvoir remettre ma jupe !”
Et ce qui est top dans cette activité, c’est que notre enfant se sente utile ! N’est-il pas beaucoup plus satisfaisant de se dire que l’on a réparé la jupe que maman porte tout le temps, plutôt que d’avoir cousu un morceau de tissu trouvé dans une boîte ?
Étape 8 : Tu veux recommencer ?
- “Tiens, si tu veux je t’offre ce sac en tissu, et tu peux le décorer de plein de boutons !”
Précaution d’emploi
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L’objectif est de laisser l’opportunité à notre enfant de faire ce dont il a envie. Si votre enfant rechigne, ce n’est pas grave : on fait équipe. On a le droit de l’aider ou de faire un petit pas pour lui faciliter la tâche. Et s’il trouve le temps long, on accélère la cadence. La motivation de l’enfant est le moteur clé pour apprendre. S’il n’est pas motivé rien ne sert de le forcer, on risque de le braquer sur cette activité. De plus, il est essentiel de lui faire confiance : être sur son dos risque de le bloquer et de le démotiver. Mieux vaut le laisser faire, quitte à ce qu’il se rende compte par lui-même qu’il s’est trompé.
Cet article n’est pas un mode d’emploi, mais simplement un exemple d’activité et de la façon dont vous pouvez accompagner votre enfant dans celle-ci. À vous de choisir vos propres activités en reprenant le même type de déroulé, étape par étape, en montrant tout et en laissant faire.
Si mettre en place des activités Montessori à la Maison vous intéresse, retrouvez nos autres articles :
- Lancez-vous dans le jardinage !
- Laver son linge sale en famille !
- 5 idées pour motiver à la lecture et l’écriture
- 5 étapes pour changer les piles !
Vous êtes géniale. Merci vous m’aidez beaucoup!
Top j’adore. Petite question mon fils de 3 ans veut voir comment on fait les noeuds. je lui montre, je lui explique et il essaye mais n’y arrive pas alors il s’énerve et se met à pleurer. j’ai beau lui dire que ce n’est pas grave qu’il faut essayer à nouveau. avez vous des conseils? Merci
Bonjour Tiphaine. Votre enfant de 3 ans a dû mal à gérer ses émotions (comme la frustration) et c’est normal 😉 La partie du cerveau qui permet de réguler ses émotions n’est pas encore assez développée. Je vous invite à lire un petit article que l’on avait écrit sur la gestion du “caprice”, ça pourrait éventuellement vous aider (www.coolparentsmakehappykids.com/caprice-enfant-meilleure-facon-de-gerer/)
Tiens c’est amusant… le week end dernier j’ai cousu une robe à ma fille (5 ans 1/2) et j’avais prévu des boutons pour les yeux de la souris qui la décorait. Quand elle m’a vu faire, elle a demandé à coudre le deuxième et s’en est sortie comme un chef ! Bon, j’avoue avoir choisi et préparé le matériel- ça s’est trouvé comme ça aussi – mais quelle fierté d avoir participé ! C’est la première chose qu’elle a dit aux copines le lundi ? C’est une super idée le sac à décorer !
Coucou, merci !!
Mon mari m’a soufflé l’idée et je n’ai pas voulu car je trouve ma fille trop jeune (5ans ?) j’avais peur qu’elle se pique. J’crois que javais pas envie de m’en occuper…trop de boulot ?. Merci je vais le faire et vous en dirai des nouvelles.
J’adore vos conseils et vos idées. J’ai déjà envie de tester mais je voudrais savoir à partir de quelle âge je peux envisager ce genre d’activité avec mes enfants ?
Un grand merci d’avance.
Bon week-end
Aline