“Pose ce téléphone !” “J’en ai marre de toujours débarrasser la table !” “Bon sang, mais on avait dit que tu rangeais tes jouets si tu les sors dans le salon !” Ça vous dit quelque chose ce type de phrases ? Pour transformer les moments de friction en règle de vie partagée, mon amie Caroline, maman d’Isis (6 ans), Noah (10 ans) et Sid (16 ans), a instauré le Conseil de Famille : un moment de partage pour trouver ensemble des solutions dans le respect et la bienveillance.
Au programme : |
Le conseil de famille, vous connaissez ? Un matin comme les autres : ma fille regarde Pokétruc à la télé, mon fils joue sur mon téléphone, notre ado lit une BD sur son portable (vous saviez vous qu’il y a plein de manga gratuits sur smartphone ? ), mon mari bosse sur la tablette dans le canapé. Je pose une question. Une fois, deux fois, trois fois ! Pas de réponse ! Je pète un plomb dans les règles et me mets à brailler que j’en ai marre des écrans et de jouer les autistes scotchés… (bon, peut-être est-ce juste parce que je n’avais pas mon téléphone pour jouer moi-même ).
Il est urgent de trouver une solution qui ne relève pas du putsch. Car soyons francs, une fois l’effet “coup de gueule” passé, on reprend les bonnes habitudes, n’est-ce pas ?
Donc, je me sens prête à relever les manches et envisager un nouvel outil que j’ai envie d’expérimenter depuis un moment : place au conseil de famille.
En fait, je dois avouer que j’ai mis du temps à me lancer. J’en voyais bien toute la richesse éducative, mais j’avais peur de “perdre le contrôle” ! Finalement, c’est un chouette moyen de prendre confiance en nos enfants, de voir leur incroyable clairvoyance, d’ouvrir la discussion…
Pourquoi mettre en place un conseil de famille à la maison ?
Thomas Gordon, le père fondateur de la méthode Gordon disait “Lorsque des personnes participent à résoudre un problème et développent une solution acceptable pour tous, alors ils ressentent qu’elle leur appartient.”
Brouhaha mental :
💥Ce « Brouhaha mental » qui nous empêche de profiter en famille 💥
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Le conseil de famille consiste à se poser ensemble et à prendre collectivement les décisions qui concernent la famille de manière commune et partagée. L’idée est de pouvoir aborder tous les aspects qui peuvent générer des frictions, des tensions ou des incompréhensions. D’ailleurs, à l’origine, Thomas Gordon a travaillé sur la résolution de conflits par l’apprentissage de techniques de communication.
Chez nous, le conseil de famille est un espace de co-construction où l’on évolue ensemble : on essaie, on discute et on ajuste ! (Enfin, la plupart du temps ).
Concrètement, comment se passe un conseil de famille ?
Notre conseil de famille est construit autour de 4 clés :
1 – Le maître de cérémonie
Chacun son tour prend le rôle d’animateur de réunion, même les plus petits. “Alors, il me semble qu’aujourd’hui, c’est le tour d’Isis d’officier en tant que maître de cérémonie. C’est OK pour toi ma grande ?”
2 – L’ordre du jour
On peut faire l’ordre du jour en fonction du vécu de la semaine ou sur des points que chacun souhaite aborder. “Pour aujourd’hui, on commence par un tour de table des “fleurs” (gratitude et remerciement). Ensuite, on avait dit qu’on reparlerait du rangement des chambres. Maman voulait savoir quelles seraient nos envies pour les vacances… Et aussi, est-ce qu’on peut parler des bonbons après les anniversaires ? Est-ce que c’est OK pour tout le monde ?”
// à rétablir après la campagne // D’ailleurs, pour mettre le pied à l’étrier, Charlotte et CPMHK nous ont concocté un super kit “Conseil de Famille” gratuit à imprimer et à remplir. Pour le recevoir, laissez-nous votre email et nous vous envoyons votre kit à imprimer illico !
3 – Écouter et chercher des solutions qui conviennent à tous
Dans la résolution de problème, on essaie d’utiliser le mode “OUI ET” plutôt que le “OUI, MAIS” auquel on est tant habitué, mais qui a tendance à couper court à la discussion. Par exemple, si on choisit la destination de vacances, plutôt que “J’entends que tu as envie d’aller à la mer, mais on y a déjà été l’an dernier”… essayons plutôt “Oh oui, c’est super la mer, ET j’aimerai bien découvrir la randonnée en itinérant avec un âne…” Cela permet de se sentir accueilli et écouté.
Parfois, on se met d’accord sur une règle à essayer, parfois nous ne trouvons pas de terrain d’entente immédiat, et nous proposons de garder ce sujet pour une prochaine séance.
4 – Expérimenter et ajuster
“OK, donc on essaye cette solution pour la semaine prochaine. Et on en reparle au prochain conseil de famille pour débriefer ?”
Comme dans les coachings de Charlotte, on pense en dynamique : on essaie, on avise, on corrige, on continue… Parfois, c’est quand on expérimente les choses qu’on prend conscience de leur limite.
Par exemple, sur la question des écrans, nous avions convenu de laisser aux enfants la possibilité de gérer eux-mêmes le temps passé (j’avoue que j’ai rongé mon frein une semaine durant ). La semaine suivante, j’ai partagé le fait qu’on avait fait moins de choses sympas en famille comme des jeux, des balades ou du bricolage et que cela m’attristait de ne pas profiter de ces moments. Les enfants en ont convenu aussi. Du coup, nous sommes tombés d’accord sur le fait de planifier des moments ensemble.
Quel cadre donner au conseil de famille ?
Le cadre a une importance fondamentale dans la “réussite” du conseil de famille. Voici les ingrédients à privilégier.
1 – L’égalité
Bien sûr, nous restons les parents. Mais cela ne nous empêche pas d’être à l’écoute, ouverts à la discussion et à la résolution de problèmes de manière collective.
2 – Le respect
Le respect mutuel est fondamental : pas de moquerie, d’invective, de jugement, de prise de pouvoir, etc. Imaginons que nous soyons en réunion de travail, les autres ont autant le droit que nous de s’exprimer et leurs idées sont tout aussi importantes (si, si, je vous assure !). OK, c’est loin d’être toujours facile ! Et oui, on n’a pas toujours appris à être en empathie et ce changement de communication (mode Communication Non Violente) demande de la vigilance et des efforts (c’est comme quand on apprend à conduire, au début on réfléchit, et petit à petit, ça devient automatique) !
3 – Chacun son tour (sans obligation)
Chacun peut prendre la parole à son tour pour exprimer son ressenti par rapport à une situation (en se passant pourquoi pas un ‘ bâton de parole ”). Bien sûr, on ne coupe pas la parole à celui qui parle . On a aussi le droit de garder le silence, si c’est plus juste pour nous pendant un temps. Là, le rôle du “chef de conseil” sera également important : il devra permettre au(x) silencieux de s’exprimer et aux plus véhéments de laisser la place…
4 – S’exprimer en JE
Le principe est de parler de soi et de ses ressentis, en évitant de mettre l’autre en cause. “Maman, quand tu cries comme ça, j’ai l’impression d’être nulle. Cela me fait peur et je ne comprends pas pourquoi tu t’énerves alors que toi aussi, tu joues souvent au téléphone…”. Quand on part de nos ressentis, l’interlocuteur a moins tendance à remettre en cause ce qui est dit.
Un conseil de famille, ça change quoi dans l’éducation ?
À l’air du management participatif, imaginez les compétences que ces discussions peuvent installer chez nos enfants : être capable de se poser calmement, sans mettre l’autre en cause ou le critiquer, en lui expliquant nos craintes ou nos réticences… Mettre en place un conseil de famille parents-enfants est un réel élément d’éducation positive. Cela permet de :
- impliquer les enfants dans les décisions en expliquant (ou même en débattant) des choix tout en prenant en compte les suggestions,
- trouver des solutions aux difficultés, situations problématiques ou conflits,
- resserrer les liens familiaux en montrant confiance, ouverture et respect,
- outiller nos enfants pour faire confiance à leurs ressentis et s’exprimer respectueusement,
- favoriser l’autonomie des enfants,
- aider les parents à prendre conscience des ressources de nos kids (en les laissant expérimenter, on leur laisse prendre la responsabilité de leurs choix… ou on prend conscience que nos peurs n’étaient pas aussi fondées qu’on le croyait !).
Alors, essayez et racontez-nous comment ça s’est passé… 😊
// à rétablir après la campagne // Et si vous avez envie de mettre des graines de changement tout en passant un bon moment, jetez un œil au Cool Boost, un super programme créé par Charlotte où l’on partage et où l’on profite de la dynamique collective et bienveillante (pour parents d’enfant de 0 à 18 ans). C’est bon de faire ensemble des petits pas vers le changement !
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