Comme je n’ai pas la réponse, j’ai fais appel à Agnès, auteure du blog L’architecte du couple durable , pour écrire cet article. La communication, et l’épanouissement du couple, c’est son truc !
Comment faire lorsque la situation est telle que la différence d’éducation est source de conflits et de disputes dans votre couple ? Que dire à son conjoint pour le rallier durablement à la cause de la parentalité positive ?
Couple : désaccord au sujet de l’éducation, source de conflits
Mise en situation :
Dans le jardin, Gaspard s’entraîne à tirer des buts avec son ballon de football. À plusieurs reprises, votre conjoint (homme ou femme) a demandé à votre fils de jouer ailleurs. Malheureusement, le ballon frappe la voiture du voisin: le rétroviseur se disloque, le propriétaire est furieux, et votre conjoint hors de lui. La mâchoire crispée, il (ou elle) assène votre fils de reproches et le traite d’imbécile. Votre fils réplique à son père que le seul imbécile ici, c’est lui. La claque part.
La réaction de votre conjoint est loin de vous convenir. Vous êtes bouleversée, irritée mais aussi peinée. Pour vous par son agressivité, il détruit vos enfants. Surtout que vous ne jurez que par la parentalité bienveillante, dommage ce n’est pas sa tasse de thé, lui l’associe à du laxisme.
Mais comment faire en sorte que votre conjoint change durablement ses manières de faire avec votre enfant ? Comment faire en sorte qu’il opte pour des méthodes bienveillantes ou du moins, moins violentes ?
Pourquoi l’altercation père-enfant dégénère en dispute conjugale :
Oui, vous ne pouvez-vous empêchez d’intervenir, et vous avez raison. Cependant :
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Le simple fait d’intervenir peut-être perçu par votre conjoint comme une remise en question de son autorité envers votre enfant. Vous ne le soutenez pas.
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Votre conjoint peut même vous traiter de mère/papa poule. Votre éducation est trop laxiste et serait responsable de la mauvaise éducation de Gaspard.
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Votre conjoint peut s’imaginer que vous et votre enfant formez une coalition implicite contre lui. Il n’a pas le sentiment que vous et lui faites équipe. Il a plutôt le sentiment que vous être contre lui.
Comment intervenir et maximiser vos chances de faire changer les choses ?
Le problème, c’est que sous le coup de l’émotion, vous intervenez avec une certaine maladresse. Par exemples, vous aussi finissez par hausser le ton. Vous le mitraillez de reproches. Vous coupez cours à son autorité.
Ce faisant, vous stimulez encore plus la nervosité de votre conjoint (ainsi que la vôtre). Résultat, chacun de vous défend farouchement et sèchement sa vision des choses. Aucun de vous deux n’écoute vraiment l’autre. La communication entre vous est impossible.
Vous souhaitez que votre intervention soit non-violente et à l’origine d’une amélioration ? Je vous suggère d’intervenir en deux temps.
Première intervention.
Le but de la première phase et de faire cesser la réaction violente de votre conjoint tout en évitant la dispute conjugale.
Évitez la formule « Laisse-moi faire ». Rappelez-vous que votre conjoint est sur la défensive, le sentiment que vous le jugez incapable de gérer correctement la situation peut le frustrer davantage.
Préférez une formule du type « J’ai compris que tu souhaitais que Gaspard s’excuse, je prends le relais, d’accord ? »
Seconde intervention.
Choisissez un moment opportun pour la seconde intervention. Tous deux devez être relativement détendus pour que la discussion soit constructive. Il est important lors de cette seconde intervention, de lui dire votre désaccord quant à ses méthodes agressives. Pourquoi ?
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Vous voulez ce qu’il y a de mieux pour votre enfant. Demander que les choses changent est la méthode la plus efficace pour que le changement ait lieu. Ce n’est pas en ruminant et en pestant que les réactions de papa ou maman vont s’améliorer.
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Ensuite, le comportement de votre conjoint vous irrite et déçoit la femme / l’homme que vous êtes. Or, l’accumulation du ressentiment mène au désamour.
Mais, comment dire cela sans déclencher une dispute
– Ne critiquez pas votre conjoint, critiquez la méthode
Brouhaha mental :
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« Tu es agressif. Tu fais ceci très mal. Je veux que ça change ». En parlant en tu, votre conjoint se sent jugé, interprète que vous le traitez de mauvais père / mauvais emère, ou de conjoint non-intelligent, et que vous êtes un meilleur parent que lui. Évitez. Vous ne ferez que stimuler la nervosité de votre conjoint, ce qui ne favorise pas la communication.
Au lieu de dire « Tu t’es montré agressif », dites « Gifler Gaspard n’est pas la solution ». Commencer vos phrases par des verbes à l’infinitif peut être la solution pour éviter les pronoms ‘tu’, ‘ta’, ‘tes’. La discussion peut par exemple commencer par « Chéri(e), tu veux bien qu’on discute de l’incident de tout à l’heure avec Gaspard ? ». N’hésitez pas à découvrir plus en détails en quoi bannir l’utilisation du pronom tu favorise l’écoute de votre homme / votre femme.
– Stimulez l’empathie de votre conjoint
Au lieu de critiquez votre conjoint, parlez de vos sentiments, vos ressentis, vos peurs.
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Vous : Je comprends ta frustration au sujet de la voiture. Mais je t’avoue qu’autant d’agressivité envers Gaspard me fait mal au cœur. Toi et Gaspard êtes ce qu’il y a de plus important pour moi. Gaspard en souffre, j’en souffre, et pour toi, la situation est stressante. Finalement, j’en arrive à t’en vouloir. Je ne veux plus me disputer avec toi à ce sujet. Ça me rend malheureux(se) dans mon couple, tu comprends ?
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Elle/Lui : Mais, j’ai réagi de la bonne manière. Comment veux-tu qu’il comprenne les choses ? Il faut savoir se montrer dur. Ça lui apprendra à obéir. Il fera plus attention la prochaine fois.
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Vous : Tu sais que je n’adhère pas à ce que tu dis. L’agressivité ne résout rien. Il fera attention simplement parce qu’il a peur de toi. C’est ça que tu veux ? Que ton fils ait peur de toi ? Au contraire l’agressivité vous éloigne Gaspard et toi. En plus, l’agressivité envers Gaspard mine son estime personnelle. Tout comme l’agressivité de mon père / ma mère a miné le mienne. Je ne veux pas que Gaspard ait les mêmes obstacles que moi. Est-ce que tu comprends mes peurs ?
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Lui : Oui.
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Vous : Je ne te demande pas de lire tous les soirs sur la parentalité positive (Vous n’êtes pas son parent. Votre conjoint ne veut pas que vous lui imposiez des choses.) Proposez-lui toute fois des alternatives : Finalement, je suis d’accord avec toi que nous devons être sévères. Mais pour notre famille et pour notre couple, il est important pour moi de mettre un terme aux claques, fessées et aux injures. Tu es d’accord ? Si tu sens que la situation t’échappe, je préfère que tu ailles souffler deux minutes, quitte à me laisser gérer.
Evidemment, votre conjoint réagira plus ou moins différemment. Toutefois, ne l’agressez pas, quand la tension monte prenez une bonne respiration et souvenez-vous d’une chose : aucun changement n’a lieu sans communication. Il n’y a pas de communication possible si la tension monte encore plus. Surtout que votre enfant peut vous entendre. En plus d’être terrifié par votre haussement de ton, votre enfant peut souffrir du fait que papa et maman se disputent à cause de lui.
Parler de son ressenti est une méthode puissante qui favorise l’écoute et le changement.
J’espère de tout cœur que ces conseils feront en sorte que votre conjoint renonce à l’agressivité pour plus de bienveillance.
Agnès http://www.l-architecte-du-couple-durable.com
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