On fait tout pour notre enfant : on lui prépare son petit déjeuner, on lui a acheté ses céréales préférées, mais voilà : le lait n’est pas à la bonne température… Il râle parce qu’il veut que je l’aide à s’habiller alors qu’il a passé l’âge. On lui offre de super vacances et, là encore, il trouve le moyen de râler parce qu’il a trop chaud ! Bref, notre enfant râle tout le temps ! À croire que notre enfant est vraiment pourri gâté, qu’il n’est jamais content et qu’il ne le sera jamais… Comment réagir ?
Pourquoi un enfant râle ?
Vous connaissez mon crédo : “Un enfant qui se comporte mal, c’est un enfant qui va mal”.
Alors à votre avis, pourquoi notre enfant râle tout le temps ? C’est drôle, quand j’ai écrit l’article sur “Que faire face à un bébé qui râle ?” la réponse à cette question semblait assez évidente. Quand j’ai écrit l’article “Que faire face à une enfant qui râle ?”, c’était un peu moins évident mais pas sorcier… Et maintenant, en abordant la mauvaise humeur chez un “grand” (disons autour de 7 ans), voilà que je sèche…
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J’ai donc posé la question à un garçon de cet âge qui passait les vacances avec nous. Réponse simple et transparente : “C’est parce que j’aimerais que mes parents s’occupent plus de moi”. Exactement la même chose que pour un bébé ou un jeune enfant finalement !
Les super céréales, les vacances au soleil, la piscine et les cornets de glace, c’est sympa… mais ce qu’il veut vraiment, c’est qu’on s’occupe de lui. Et pour un enfant, montrer qu’on n’est jamais content et râler sur mille petits détails (la forme des corn flakes !), c’est juste une occasion d’exprimer sa frustration… D’autant plus qu’on ne lui a pas demandé si c’était vraiment ces céréales-ci qu’il voulait !
Avant de râler et de se plaindre, notre enfant a certainement déjà essayé de nous faire comprendre autrement qu’il voudrait passer plus de temps avec nous : en nous demandant de jouer au ballon (“Pas maintenant, je prépare le déjeuner”), en demandant de l’aide pour s’habiller (“Écoute, tu es assez grand maintenant pour le faire tout seul”). A force de recevoir des réponses négatives, il a jeté l’éponge et a fini par intérioriser : “mes parents ne font rien pour moi, ils se fichent de moi et n’en ont rien à faire de me faire plaisir”.
Demander de l’aide et râler est alors une bonne astuce pour que les parents n’aient pas le choix : si je ne m’habille pas tout seul, ils seront bien obligés de m’aider !! Alors que les obliger à jouer au ballon, c’est une autre paire de manche…
En tant que parent, ce manque d’autonomie a le don de nous exaspérer. Parce qu’on a d’autres enfants dont s’occuper ; parce qu’on est concentré sur autre chose ; ou simplement parce qu’il SAIT faire, alors qu’il nous laisse profiter un peu de notre temps libre ! Bref, se sentant sur-sollicité, on aurait tendance à fuir et à être encore moins motivé pour passer du temps avec notre enfant qui n’est jamais content.
Et là, bonjour le cercle vicieux : on lui accorde de moins en moins de temps “agréable”, il va donc demander davantage d’attention, multiplier les mauvais comportements pour qu’on s’occupe de lui, ce qui va nous donner envie de le laisser tout seul… au risque de voir cette frustration se transformer en pleurs, crises ou grosses colères. Bref, certes notre enfant râle tout le temps, mais c’est parce qu’il a besoin d’établir une vraie relation avec nous, et qu’il ne sait pas nous dire : “Dis Maman/Papa, je comprends bien que ton travail soit important. Serait-il possible que l’on prenne un moment tous les deux et que tu m’accordes la même qualité d’attention !”.
D’ailleurs, vous trouverez des clés pour aider notre enfant à mieux maîtriser ses émotions et notamment sa colère dans notre dossier spécial, le PACK ANTI-COLÈRES : Le dossier ultime pour gérer frustrations, ‘caprices’ et autres crises, bourré de conseils et autres idées… Si ça vous intéresse, pour le recevoir (gratuitement, bien sûr), rien de plus simple : renseignez votre email ci-dessous et je vous l’envoie directement dans votre boite.
Comment faire cesser les râleries et sollicitations inutiles de nos enfants ?
Lui consacrer du temps
Si l’on est entré dans ce cercle vicieux, il faut agir : à nous, parents, d’inverser la tendance en prenant du temps pour lui. Je parle ici de “vrai” temps, un temps de jeu, un temps de discussion, un temps rien que pour lui, pour lui faire sentir qu’il compte pour nous et qu’il n’est pas simplement une bouche de plus à nourrir.
Et pour un enfant, même de 7 ans, communiquer c’est avant tout jouer.
Lawrence J.Cohen (psychologue américain, spécialiste du jeu des enfants), disait : Les enfants ne disent pas « J’ai eu une dure journée à l’école aujourd’hui : Est-ce que je peux t’en parler ?” Ils disent : « Tu joues avec moi ? ».
Alors, prenons le temps de vraiment jouer avec lui, en trouvant des jeux qui lui conviennent à lui comme à nous. Jouons au ballon, à des jeux de société, à organiser des improvisations de théâtre, à fabriquer des cocottes en papier, à faire une bataille d’oreillers, à se raconter des blagues, à incarner des personnages grotesques, à organiser une chasse aux trésors, etc. Et (le plus difficile) ne jouons pas avec lui “pour jouer”, “pour qu’il nous fiche ensuite la paix”, mais essayons nous aussi de profiter pleinement de cet instant, d’être avec lui, 100% présent, de ne penser à rien d’autre qu’au jeu que nous partageons. C’est en lui donnant cette vraie attention, qu’il va se sentir considéré, aimé, rassasié.
Bien sûr, les choses ne vont pas s’améliorer du jour au lendemain, il lui faudra un peu de temps pour être rassasié, et que l’harmonie familiale soit retrouvée, mais cela vaut clairement la peine de tenir !
L’écouter et prendre son avis en considération
On veut faire plaisir à nos enfants avec une balade au zoo, un super dessert ou une sortie au cinéma et ils râlent encore. Ca nous rend fou ! On a l’impression de se sacrifier et de ne pas être récompensé. Pourtant, si on organise quelque chose pour lui faire plaisir, le mieux ne serait-il pas d’en parler avec lui auparavant ? De le laisser proposer des activités ou donner son avis.
Evidemment, on ne peut pas toujours ne prendre que son avis en compte. Mais le but est de l’écouter et de le faire participer lorsque c’est possible.
Prenons l’exemple des vacances. Nous choisissons d’aller dans la Creuse cet été (et ce n’est pas négociable). Pourquoi ne pas dire à nos enfants : “On va aller en vacances dans la Creuse, est-ce qu’il y a une activité qui vous ferait plaisir que nous la fassions tous ensemble ?”
En ayant le droit de s’exprimer, il se sent considéré et écouté.
À partir d’un certain âge, il devient essentiel d’encourager notre enfant à partager son avis et ses sentiments. Il a enfin la possibilité de communiquer, profitons-en ! Donnons-lui la parole et écoutons-le, c’est ce qui le fera grandir. Et les échanges parents-enfants seront de plus en plus riches. On a tous à y gagner !
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