“J’ouvre la porte de la chambre.
Valise fermée. Un tas d’objets posés au sol.
Un grand qui prend son envol.
Pendant ces 4 dernières années, mon beau-fils de 19 ans était un peu ici, un peu ailleurs : garde alternée, internat, apprentissage…
Mais aujourd’hui, à l’aube de ses 19 ans, c’est un contrat d’alternance à plus d’une heure de route, et surtout un appartement partagé avec sa chérie.
CONFÉRENCE INÉDITE
🚨 DIMANCHE 12 JANVIER !
Près de 15 ans de vie commune à chercher à se comprendre… Parfois avec succès, parfois moins.
15 ans à chercher à faire coïncider nos rythmes, comme une danse savante sur une musique pas toujours écrite sur le même tempo.
Des images de complicité, de rire, de moments partagés… mais aussi, bien trop de blessures et d’incompréhension.
D’engueulades et de colère rentrée…
Un amour qui est là, précieux, mais qui ne sait pas toujours quel chemin prendre…
Mais aujourd’hui, je suis face à une valise.
Des objets qui s’entassent.
Des souvenirs qui se trient
Bien sûr, il reviendra.
Bien sûr, un envol n’est pas une fin.
Mais elle est perturbante, cette page qui se tourne.
Je regarde en arrière, et je vois trop de moments où je n’ai pas su être en lien.
Je vois des moments riches, certes, mais trop de moments perdus sur des postures, sur des peurs, sur des attentes qui n’en valaient pas la peine.
Je voudrais tellement que les valises de mes enfants ne soient pas teintées de cette amertume quand ils viendront à s’envoler. Saurai-je mettre la relation au-dessus de la to-do list et sa flopée de croyance, d’”Il faut” et de “on ne doit pas” ?
Et face à ces valises, j’imagine son frère, mon tout petit, face à cette chambre à demi vidée, face à cette page un peu plus tournée…
Je projette (je crains peut-être) son désarroi et sa tristesse, le manque de ce grand frère qui lui sert de guide et de modèle…
Qu’ils sont précieux les liens de la fratrie !
Qu’ils sont grands et brillants les yeux de mon fils qui regarde son frère.
Comme j’aimerais que ce grand frère soit plus doux, plus gentil, plus soutenant.
Mais c’est un grand frère, pourtant attentif. Ce sont leurs codes, leur humour, leurs délires…
De valise en valise, je revois mes départs : rien de vraiment serein, rien de définitif, rien de décidé.
La vie qui s’occupe de continuer son chemin et lorsqu’on se retourne, on se rend compte que, oui, on n’habite plus là-bas !
J’admire cette capacité à tourner la page !
Ces larmes qui perlent à mes yeux, je les garderai pour moi.
Car il en faut du courage pour prendre cet envol.
Il en faut de la confiance en l’avenir, en soi, en ses capacités.
Il en faut de l’amour pour se tenir droit et avancer
C’est son tempérament
Le mien, plus nostalgique, a tendance à douter.
Et puis, je me projette un peu sur nos enfants qui un jour, à leur tour, déploieront leurs ailes…
Mon geekounet de 12 ans…
Ma mini émo de 9…
Je lis tellement de commentaires de ses parents désespérés de voir leurs enfants satisfaits de rester dans leur giron familial.
Et d’autres tout aussi tristes de se sentir abandonnés, seuls, vidés de leur substance et de leur raison d’être.
J’admire SuperPapa d’avoir su transmettre cette confiance, cet amour inconditionnel, mais aussi cette capacité à se frotter à la réalité…
Allez, je vais sécher mes larmes et remettre mon masque du sourire
Comme si de rien n’était, comme si c’était normal…
Ça à l’air bien sûr, mais ça n’empêche pas que ça pince !
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