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Place dans la fratrie : comment permettre à chaque enfant de s’épanouir ?

Le « grand », le « moyen », le « petit dernier » : quel impact leur place dans la fratrie a-t-elle sur nos enfants ? Y a-t-il une place idéale, et d’autres moins enviables ? Quel rôle, nous, parents, jouons-nous dans la perception que notre enfant a de sa place ? Que pouvons-nous faire pour qu’elle ne leur pèse pas trop, et surtout qu’elle ne les empêche pas de s’épanouir et de s’affirmer en tant qu’individus, et pas seulement en tant qu’ « ainé », « cadet », « benjamin » ou même « enfant unique » ? Je laisse la parole à mon amie Caroline, maman d’Arthur, 4 ans, et de Tristan, 2 ans et demi.

La place dans la fratrie influence le caractère des enfants … et le comportement des parents !

Qu’il soit l’aîné, le cadet ou le benjamin, la place d’un enfant dans sa fratrie a un impact sur son caractère et serait déterminante dans son rapport au monde, cela nombre de spécialistes s’accordent à le dire. Les similitudes seraient d’ailleurs bien plus importantes entre deux enfants du même rang de naissance qu’entre deux enfants issus d’une même famille !

Mais alors pourquoi ?

Je suis la deuxième d’une famille de trois enfants, mon mari aussi, et nous sommes assez d’accord sur le fait qu’il n’est pas toujours facile de trouver sa place dans la famille quand on est « numéro 2 ». Coincé entre l’aîné (qui a plus de droits, forcément, et fait tout plus tôt et mieux, forcément) et le benjamin (pourri gâté, naturellement, et de ce fait beaucoup plus cool), le cadet peine parfois à s’affirmer. Seule solution : se démarquer. En ce qui me concerne, je crois que c’est ce qui m’a donné un côté « rebelle » et un fort esprit de contradiction. Sa place a fait de mon mari quelqu’un de brillant, qui excelle dans de nombreux domaines. Car oui, pour faire aussi bien que son aîné, le second a tendance à redoubler d’efforts !

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En grandissant, j’ai fini par apprendre à apprécier ma place (« le jambon du sandwich », disait ma mère pour me rassurer, « c’est le meilleur ! » :-)) et à réaliser que je n’avais rien à envier à mon ainée (qui essuyait pas mal de plâtres, finalement) ni à ma petite sœur (qui se plaignait d’être trop couvée).

Mais c’est en devenant deux fois maman que j’ai réellement compris quels étaient  les enjeux liés à la place dans la fratrie.

Mon aîné, Arthur, est un petit garçon ultra-sensible, plutôt prudent, et qui réclame beaucoup d’attention… Son petit frère, Tristan me semble plus déterminé, indépendant, et se laisse moins facilement envahir par les émotions. Si ces traits sont peut être en partie inhérents à leur personnalité, il me semble qu’ils sont accentués par leur place dans notre famille, la perception qu’ils en ont, et notre propre comportement de parents.

Arthur est arrivé le premier, avec des parents débutants, a eu toute notre attention et subi toutes nos inquiétudes, puis s’est fait « voler » cette exclusivité à seulement 22 mois… Pas étonnant qu’il manque parfois de confiance en lui et réclame son dû en termes d’attention ! Avec Tristan, l’expérience (et la fatigue :-)) faisant, nous étions moins sur son dos, et moins stressés, mais avions aussi moins de temps à lui consacrer… pas étonnant qu’il n’ait peur de rien et qu’il ait moins de mal à partager ses parents ! Dans notre entourage, nous trouvons beaucoup de similitudes dans les comportements de nos enfants et ceux de leurs alter égos.

Les études ne nous contredisent pas. Elles montrent que les aînés sont généralement sérieux, perfectionnistes, qu’ils ont le sens des responsabilités, mais aussi qu’ils aiment être « les premiers » et n’apprécient pas le changement. Les cadets seraient, eux, plus ouverts, plus conciliants, souvent rebelles, mais auraient aussi parfois du mal à trouver leur place. Enfin les benjamins seraient plus créatifs, plus joyeux, mais aussi moins autonomes…. Ce sont évidemment des généralités, auxquelles on trouve beaucoup d’exceptions, et qu’il faut tempérer en tenant compte du nombre d’enfants dans la fratrie, du genre, de l’écart d’âge, et surtout, de l’atmosphère familiale.

Car au final, ce qui importe, ce n’est pas tant la place de chaque enfant mais la perception qu’il en a (« je suis le jambon, c’est le meilleur », c’est plus sympa à vivre que « je suis le moyen », non ?) et la manière dont nous, parents, éduquons nos enfants !

Alors, comment faire pour éviter les effets « négatifs » de telle ou telle place dans la fratrie ? Comment faire pour que chacun s’épanouisse sans se sentir « contraint » par sa position ? Comment éviter les rancœurs et les jalousies qu’elle suscite bien souvent ?

Place dans la fratrie : comment éviter les effets négatifs ?

Bien sûr, on ne peut pas vraiment modifier la perception qu’un enfant aura de sa place dans la fratrie, mais avec un peu de bon sens, il me semble que l’on peut « limiter la casse » 🙂

Car les effets, à long termes, peuvent être assez pesants pour nos enfants.

>>> lien vers la vidéo « Grand, petit: ça change quoi, la place dans une fratrie? »

Considérer son enfant par rapport à son âge, ou sa personnalité, et non son rang de naissance

Il est tellement tentant de demander à notre ainé de se comporter « comme un grand » (et ce même s’il n’a que 3 ou 4 ans), ou de surprotéger notre « petit dernier » sous prétexte qu’il est plus jeune que les autres… Et c’est pourtant là que le bât blesse !

N’est-il pas préférable de s’interroger sur ce que l’on peut réellement attendre de chacun de nos enfants en fonction de son âge ou de sa personnalité plutôt que sa place dans la fratrie ?

Plutôt que « Arthur, mange proprement ! Tu es le grand, tu dois donner l’exemple à ton petit frère ! », préférons « Arthur, on ne mange pas avec ses doigts, et on ne met pas son couteau dans sa bouche » (la règle étant la même pour tout le monde, elle est plus acceptable). De même, plutôt que « Arthur, c’est toi qui passe en premier chez le dentiste parce que tu es l’aîné », pourquoi ne pas essayer « lequel de vous deux veut être super courageux et passer en premier ? » (l’aîné n’est pas nécessairement plus téméraire, ni le second un petit trouillard !). Ou encore, à la place de « Arthur, tu peux surveiller ton frère pendant que je fais chauffer le dîner ? » on peut proposer « Arthur et Tristan, que pensez-vous de construire un super circuit ensemble pendant que je réchauffe les pâtes ? » (pourquoi Arthur, 4 ans, aurait-il à endosser la responsabilité de surveiller son frère ?).

Bien sûr, cela ne veut pas dire que l’on doit traiter nos enfants avec une stricte égalité, car on ne peut pas attendre la même chose d’un ado de 14 ans et d’un enfant de 5 ans, mais l’important me semble que nos enfants soient assurés que nos attentes soient « justes » et « justifiées » au regard de leur âge, de leur tempérament, et des règles de la famille.

Accorder autant d’attention à chacun de nos enfants, quel que soit son rang de naissance

Depuis la naissance de Tristan, notre Arthur a tendance à « faire le bébé » et imiter son petit frère dans sa façon de parler ou d’agir (en d’autres termes « régresser », même si je n’aime pas beaucoup ce mot). Lui dire qu’il était grand et qu’il n’avait pas besoin de se comporter ainsi pour que l’on s’intéresse à lui n’ayant aucun effet, j’ai demandé son avis à une psychologue. Celle-ci m’a conseillé de « valoriser Arthur dans son rôle de grand », en lui permettant par exemple de se coucher plus tard le soir.

Cette réponse m’a un peu perturbée. Coucher Arthur plus tard ? Il se trouve qu’entre nos deux enfants, c’est lui qui a le plus besoin de sommeil, et lui qui rentre le plus fatigué de l’école… Fallait-il vraiment que je diminue son temps de sommeil ?

J’ai préféré considérer les choses autrement : à l’évidence, mon ainé était jaloux de son frère et avait besoin d’attention (c’est bien souvent ce qui explique les « mauvais » comportements de nos enfants). Peut-être, à côté de ce bébé qui demandait tant d’attentions, se sentait-il moins important ? Il fallait lui prouver le contraire. Plutôt que de le coucher plus tard, ou de lui répéter qu’il était grand, j’ai préféré veiller à lui accorder, chaque jour, plus de temps de qualité, et à lui répéter que je l’aimais, parce qu’il était LUI, et que c’était le plus important à mes yeux.

Etonnamment, depuis quelque temps, Arthur a cessé d’imiter son frère…

Au final, indépendamment de sa place dans la fratrie, ce dont chaque enfant a besoin n’est-il pas de se sentir unique aux yeux de ses parents ?

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Commentaires

0 thoughts on "Place dans la fratrie : comment permettre à chaque enfant de s’épanouir ?"

  1. Anonyme dit :

    La métaphore du sandwich et du jambon est à double tranchant. Les deux autres sont-ils des tranches insipides?

  2. Aurélie dit :

    Elle est magnifique la photo 🙂

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